Sylvie Vartan, vous et moi

Emission diffusée en prime time le 24 octobre 2025 sur France 3 (et suivie de la diffusion du concert Je tire ma révérence). Réalisée par Nicolas Maupied et Virginie Parrot. Interview menée par Augustin Trapenard. Durée : 95 mn. Lors de sa diffusion, l’émission réunit 1,26 millions de téléspectateurs, soit 7, 4 de PDA, ce qui la place en troisième position des programmes les plus regardés.

Communiqué de presse

Elle a incarné la jeunesse d’hier, elle inspire celle d’aujourd’hui. Un documentaire inédit sur l’icône Sylvie Vartan. Sylvie Vartan, c’est l’histoire d’un destin hors du commun : une enfant bulgare contrainte à l’exil, devenue en France l’icône d’une jeunesse en pleine révolution. Soixante-quatre ans de carrière, près de cinquante albums enregistrés, quarante millions de disques vendus et plus de deux mille couvertures de magazines – davantage que Brigitte Bardot ou Catherine Deneuve. Autant de records qui font d’elle l’une des artistes françaises les plus célèbres dans le monde. À l’occasion de sa tournée d’adieu au public, la chanteuse a choisi de se livrer sans détour auprès d’Augustin Trapenard, et d’y raconter sa vérité au cours d’un entretien chargé d’émotions. Première femme à chanter du rock dans la France des années 1960, Sylvie Vartan devient, aux côtés de Johnny Hallyday, le fer de lance d’une jeunesse explosive. Sa route est pavée de drames et de coups du sort, qu’elle affronte sans relâche, en remontant toujours sur scène. Inlassablement, la star se réinvente, passant du rock à la variété internationale, portée par une détermination de fer. Raconter Sylvie Vartan, c’est raconter la France des Trente Glorieuses, la révolution des mœurs, l’invention d’une jeunesse. Égérie de mode, elle anticipe et invente les tendances, ses looks à la fois sophistiqués et androgynes demeurent encore aujourd’hui un modèle de style et de caractère. À l’heure où la jeunesse se réapproprie ses musiques sur les réseaux sociaux, Sylvie Vartan apparaît plus que jamais comme une icône de la culture populaire.

Bande annonce

Critiques

« De la petite immigrée bulgare, devenue icône de la variété, on a souvent pointé la froideur. Pas de quoi freiner le fan Augustin Trapenard, qui s’est invité chez elle à l’occasion de sa récente tournée d’adieu, pour l’un de ces face-à-face intimes et décontractés dont il s’est fait la spécialité. Émaillé d’anecdotes et d’archives, leur long entretien, retraverse une vie de succès, de coups durs et de rebondissements personnels surmédiatisés. Lancée par son frère à l’âge de 16 ans, la petite collégienne du rock, qui danse le twist dans les clubs parisiens avec les Beatles, vit sa carrière exploser au moment de son mariage avec Johnny Hallyday. Face à leur agent commun qui entrava ses rêves de cinéma, de peur qu’elle ne fasse de l’ombre à son mari, face aux attentes des labels et d’une société alors en pleine révolution des mœurs, face, enfin, aux contraintes de la maternité, elle dut s’imposer et lutter pour se réinventer, moins mièvre, plus moderne. Quitte à provoquer la jalousie de Johnny (avec la plus belle pour aller danser) voire à chiper des chansons qui lui étaient destinées (Par amour par pitié).

Chanteuse yéyé, styliste de mode, meneuse de revue à l’américaine… Celle qui se chantait double (Il y a deux filles en moi) était multiple. Le commentaire hagiographique d’Augustin Trapenard, exalté de bout en bout, lasse un peu. Sylvie Vartan nous émeut autrement, par sa simplicité, sa pudeur, autant que sa franchise. » (Anne Berthod, Télérama du 14 octobre 2025).

Avec Augustin Trapenard, à son domicile parisien

« Les adieux pour un artiste sont toujours un sujet sensible. Comme Jacques Brel autrefois, une fois la décision prise, Sylvie Vartan assume. Après un destin extraordinaire et soixante ans de carrière pied au plancher entre la France et les États-Unis, elle et son cher Tony Scotti ont gagné le droit de se reposer et de s’occuper de leurs arrière-petits-enfants. Aux adieux au Palais des sports en décembre 2024 ont succédé ceux au Palais des congrès en janvier 2025, une Victoire de la musique d’honneur en février, le succès au cinéma de Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan avec Jonathan Cohen et Leïla Bekhti en mars, une série sur France Musique fin août et, enfin, cette soirée spéciale sur France 3 !

Fin 2024, Sylvie et son équipe repèrent le documentaire Sardou Autoportrait signé Nicolas Maupied et Virginie Parrod. L’icône de la chanson française a accepté de se livrer chez lui en Normandie à Augustin Trapenard. Sylvie Vartan décide de recevoir la même équipe dans son cocon chaleureux de la villa Montmorency dans l’Ouest parisien. Dans le salon, il ne manque que sa chienne Muffin (décédée depuis le tournage), qui, pour ne pas distraire sa maîtresse adorée, a été priée de rester à l’étage. En col roulé noir, longs cheveux blonds lâchés, assise sur son canapé avec un bouquet de ses roses pastel préférées, Sylvie Vartan est détendue. « Nous l’avons filmée six heures, les 17 et 24 mars », raconte Nicolas Maupied.

Ben, le beau-frère de Sylvie, est mort 48 heures plus tôt. Malgré le chagrin, Sylvie et son cher Tony font face. Comme toujours, cet Américain d’origine italienne veut rester un homme de l’ombre. Les adieux de Sylvie sont pourtant les siens aussi. Et ce producteur, qui a organisé les tournées du groupe pop suédois Abba, de James Brown ou de Barbra Streisand, a des histoires passionnantes à raconter. Il laisse la caméra faire un tour du rez-de-chaussée. Il demande juste à ne pas filmer les photos de leurs voisins, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, avec qui ils organisent de joyeux dîners. Christophe Daniel, de Nostalgie TV, a déniché des images Super 8 du Palais des congrès de 1975. La pépite absolue arrive à la quinzième minute : les images en noir et blanc, jamais vues en France, de Sylvie au « late night show » de Jimmy Carson. Jolie comme un cœur, elle chante Baby It’s You et cherche ses mots en tournant les pages de son mini-dictionnaire français-anglais.

L’histoire bien connue de la fuite de la Bulgarie sous le joug communiste, son frère Eddie qui l’a fait débuter avec Frankie Jordan, son Olympia avec des inconnus nommés The Beatles, la folle passion avec Johnny Hallyday, la naissance de leur fils David, ses grands shows américains, son coup de foudre pour Tony à Tokyo, son retour dans les Balkans après la chute du Mur, sa vie entre Paris et Los Angeles… Les décennies avancent avec fluidité. Elle souhaitait être actrice mais son manager ne voulait pas qu’elle fasse de l’ombre à Johnny. Sans lui demander son avis, il a refusé Les Parapluies de Cherbourg, La Vie de château ou encore Pierrot le Fou. « Si je les avais faits, je n’aurais pas eu la même vie », dit celle qui ne regrette jamais rien. Elle est drôle quand elle raconte de sa voix grave comment elle a piqué la chanson Par amour, par pitié destinée à Johnny.

De sa solitude et de ses chagrins, elle parle peu. Les « angles morts », comme son opinion sur Donald Trump, le fait d’être une icône gay et sa force dans la bataille autour de l’héritage de Johnny Hallyday, auraient mérité d’être abordés. Sylvie Vartan est une femme intelligente avec une vraie profondeur. À force de vouloir rester dans l’émotion positive, le film est un peu trop hagiographique. La seconde partie de la soirée est la captation de son show d’adieu ». (Léna Lutaud, Le Figaro du 24 octobre 2025)

Photos

Les commentaires sont clos.