
SENSIBLE
D. Barbelivien
Ma vie ma vie passée à voir passer le temps
Ma vie des beaux étés et des foutus printemps
Ma vie ma vie laissée à deux ou trois amants
Ma vie ma vie lissée comme les pages d’un roman
Sensible sensible
Le cœur touché au cœur de toutes les cibles
D’une timidité indicible
Torturée jusqu’à l’impossible
Sensible sensible
Les larmes aux yeux sous cet air impassible
D’une fragilité invisible
Voilà cette volonté terrible
Ma vie ma vie glacée comme autant de photos
Ma vie ma vie jetée dans le fond d’une auto
Ma vie ma vie jouée vivant le scénario
Ma vie ma vie cachée se résume en un mot
Sensible sensible
Le cœur touché au cœur de toutes les cibles
D’une timidité indicible
Torturée jusqu’à l’impossible
Sensible sensible
Les larmes aux yeux sous cet air impassible
D’une fragilité indicible
Voilà cette volonté terrible
Ma vie ma vie chantée au point d’être publique
Ma vie ma vie aimée est un jardin pudique
Sensible sensible
Le cœur touché au cœur de toutes les cibles
D’une timidité indicible
Torturée jusqu’à l’impossible
Sensible sensible
Les larmes aux yeux sous cet air impassible
D’une fragilité indicible
Voilà cette volonté terrible
Sensible sensible
Sensible
DARINA
D. Barbelivien
On ne se connaissait pas, on s’est retrouvées quand
Toutes deux nées là-bas du côté des Balkans
Par quelle étrange histoire, tout ça a commencé
Je n’ai plus de mémoire, je n’ai plus de passé
Il m’a fallu t’attendre, il a fallu longtemps
De l’instant le plus tendre au plus fort des tourments
Je vais compter les jours, les mois et le moment
Où tu diras bonjour, où tu diras maman
Darina, je sais comment dire je t’aime
Mais jamais je ne l’ai dit autant
Darina, tout ce qui à toi m’enchaîne est tellement différent
Maintenant
Je sais qu’au fil du temps, je devrai m’adapter
Que nous aurons le temps de bien nous adopter
Je vais te voir grandir, je vais te voir courir
Je vais te voir tomber, je vais te voir pleurer
Darina, je sais comment dire je t’aime
Mais jamais je ne l’ai dit autant
Darina, tout ce qui à toi m’enchaîne est tellement différent
Maintenant
Je sais qu’un certain soir nous parlerons vraiment
Nous referons l’histoire de nouveaux sentiments
J’aurai le cœur serré, j’aurai les yeux qui brillent
En te voyant danser je dirai c’est ma fille
ODESSA
Jay Alansky
Je laisse derrière
toute une famille qui pleure
je passe les frontières
et plus rien ne m’fait peur
Je quitte mon pays
et me voilà de nulle part
j’ai pas un ami
et ma vie change d’histoire
J’ai tellement attendu pour ça
Paris est là rien que pour moi
et je ne sais même pas où aller
mais j’ai toutes les rues pour rêver
Et je repense à Odessa
ces adieux qui n’en finissent pas
tous ces regards posés sur moi
ce quai de gare à Odessa
Derrière les vitrines
y’a tant de choses qui brillent
dans les magazines
y’a trop de luxe et de filles
La neige et Noël
oh ! j’ai bien choisi mon jour
Paris est cruel
il me rappelle mon amour
Pourtant tu n’me comprenais pas
t’aurais pu venir avec moi
mais t’as préféré aux lumières
le froid qui fait geler la mer
Et je repense à Odessa
ces adieux qui n’en finissent pas
mais je ne me retourne pas
je laisse tout à Odessa
J’ai tellement attendu pour ça
Paris est là rien que pour moi
je ne sais même pas où aller
mais j’ai toutes les rues pour rêver
Et je repense à Odessa
ces adieux qui n’en finissent pas
tous ces regards posés sur moi
ce quai de gare à Odessa
et je repense à Odessa
ces adieux qui n’en finissent pas
mais je ne me retourne pas
je laisse tout à Odessa
Je laisse tout
MA VERITE
E. Chemouny – D. Hallyday
Ce soir tu veux le grand frisson
D’un amour sans contrefaçon
Puisque tel est ton désir
Sans réserve, je vais tout te dire
Tous mes secrets si bien gardés
Ce soir je t’en livre la clé
Je passe aux aveux les plus doux
Je te dis tout tout sans tabou
Tu veux savoir la vérité
Je mens, je mens mais à moitié
Par plaisir ou par omission
Je mens avec obstination
Voilà voilà ma vérité
Souvent, je préfère à vrai dire
Mentir, mentir comme je respire
Mentir pour mieux me protéger
D’une vérité triste à pleurer
On peut tout avouer froidement
Sans inventer de boniments
Moi j’aime mieux les contrejours
Tamiser tous mes mots d’amour
Tu veux savoir la vérité
Je mens, je mens mais à moitié
Par ennui ou par appétit
Je mens mais petit à petit
Sans dégâts, sans éclaboussure
Je mens au fur et à mesure
Par pudeur, par facilité
Voilà voilà ma vérité
Peut-être qu’un jour toi aussi
Sans le vouloir tu m’as menti
Trompée peu à peu, goutte à goutte
Sans installer le moindre doute
Je t’en prie, pitié dis-le-moi
Sans éclat de voix, sans émoi
Tu sais qu’un mensonge avoué
Est une faute pardonnée
Tu veux savoir la vérité
Je mens, je mens mais à moitié
Par plaisir ou par omission
Je mens avec obstination
Sans rougir et sans vaciller
Je mens, oui mais en pointillé
Par amour ou bien par pitié
Voilà voilà ma vérité
Voilà voilà ma vérité
Voilà ma vérité
Ma vérité
J’AIME UN HOMME MARIE
Marc Lavoine, Fabrice Aboulker
Il est passé dans ma vie
Comme un chat sous ma fenêtre
Il a dit des mots qu’on dit
Entre « pas sûr » et « peut-être »
Et moi je me suis sentie
Comme un enfant qui va naître
Il m’a regardée surpris
Comme un cinéma muet
Rendez-vous l’après-midi
Dans un café sur le quai
Il m’a raconté sa vie
J’ai vu comme si j’y étais
J’aime un homme marié
Qui ne peut m’aimer
Je ne suis pour lui
Qu’une fantaisie
J’aime un homme marié
Qui m’a fait rêver
Mais je n’ai rien dit quand il m’a suivie
Il a marché devant moi
Dans les ruelles, fragile
Il s’est retourné cent fois
Tout avait l’air si facile
La vie était à l’endroit
La ville était comme une île
Il m’a embrassé les mains
Il a lu à l’intérieur
Une histoire avec un chien
Qui dort à travers des fleurs
Comme une lumière qu’on éteint
Il m’a allumé le cœur
J’aime un homme marié
Qui ne peut m’aimer
Je ne suis pour lui
Qu’une fantaisie
J’aime un homme marié
Qui m’a fait rêver
Mais je n’ai rien dit quand il m’a menti
Il m’a appelée sa douce
Il a eu comme un sourire
On est allés faire des courses
Dans le quartier des désirs
Puis il a filé en douce
Déjà comme un souvenir
Il m’a regardée surpris
Comme un cinéma muet
Alors j’ai quitté aussi
Le vieux café sur le quai
Il m’a déballé sa vie
J’ai vu comme tout s’effondrait
J’aime un homme marié
Qui ne peut m’aimer
Je n’étais pour lui
Qu’une fantaisie
J’aime un homme marié
Qui m’a fait rêver
Mais je n’ai rien dit
Quand il est parti.
L’INFIDELE
Éric Chemouny, David Hallyday
Tu vois, je rentre à la maison
Mais ne me pose pas de questions
Ce soir mon ciel est bien trop lourd
Pour les sermons et les discours
J’ai retrouvé toute ma raison
Et j’ai renvoyé mes démons
Poignarder d’autres cœurs de verre
Je fais le chemin à l’envers
Je voulais juste un peu d’air pur
Calmer le feu de mes blessures
Du vent dans mes cheveux défaits
Je voulais juste respirer
Et m’envoler à tire-d’ailes
Qu’on me dise encore « tu es belle »
Comme font les hommes dans les romans
Maquiller mes lèvres rouge sang, mes lèvres rouge sang
Je sais que toute la ville en parle
Qu’on a évité le scandale
Qu’on m’a croisée dans les hôtels
Qu’on montre du doigt l’infidèle
J’ai enfin soigné mes morsures
Et j’ai apaisé mes brûlures
Cette fois je rentre pour de bon
Revoir défiler les saisons
Vingt ans d’amour à domicile
C’est long pour un cœur volatile
Qui ne rêve qu’en technicolor
De grand large et d’île au trésor
Pourtant je rentre à la maison
En attendant que ce poison
Me fasse oublier le passé
Comme on bascule un sablier… un sablier
Comme on bascule un sablier… un sablier
Je voulais juste un peu d’air pur
Calmer le feu de mes blessures
Du vent dans mes cheveux défaits
Je voulais juste respirer
Et m’envoler à tire-d’ailes
Qu’on me dise encore « tu es belle »
Comme disent les hommes dans les romans
Maquiller mes lèvres rouge sang… mes lèvres rouge sang
Maquiller mes lèvres rouge sang… mes lèvres rouge sang
Maquiller mes lèvres rouge sang… mes lèvres rouge sang
SI TU VEUX PLUS D’MOI
Jay Alanski
Aha aha aha
Pour toi
Pour toi je mourrais cent fois
Mais pourquoi
Faudrait en passer par là
J’ai peur
Jamais connu l’bonheur
Oh si tu veux plus de moi d’ah ah ah ah
J’fais n’importe quoi
Quatre heures
Quatre heures qu’j’marche dans les rues
Perdue
Ma tête se souvient même plus
Oh j’ai peur
Et j’connais ça par cœur
Si tu veux plus d’moi ah ah ah ah
J’fais n’importe quoi
Je cogne dans les murs
J’sais même plus tricher, jouer aux durs
R’garde un peu cette allure
Moi ma vie c’est toi
Et j’préfère rester sans bouger comme ça
Si tu veux plus d’moi ah ah ah ah
Oh j’vois clair
J’vois bien qu’tu fais plus ton affaire
J’pleure pas
Même ça j’y arrive même pas
Mais j’ai peur
Sans adieu et sans fleurs
Si tu veux plus d’moi ah ah ah ah
J’fais n’importe quoi
Si tu veux plus d’moi ah ah ah ah
J’fais n’importe quoi
Je cogne dans les murs
J’sais même plus tricher, jouer aux durs
R’garde un peu cette allure
Moi ma vie c’est toi
Et j’préfère rester sans bouger comme ça
Si tu veux plus d’moi ah ah ah ah
Oh pour toi
Pour toi je mourrais cent fois
Oh pour toi pour toi je mourrais cent fois
Si tu veux plus d’moi
Si tu veux plus d’moi
Si tu veux plus d’moi
Si tu veux plus d’moi
JE L’AIME
M. Mallory
Au-delà du bien et du mal
Ce que l’on pense m’est égal
Rien d’autre n’est important
Que de vivre le présent
Je l’aime
J’ai des courages insoupçonnés
À en braver le monde entier
Je ne peux pas me tromper
Pensez ce que vous voudrez
Je l’aime
Oh mamma je l’aime
Oh mamma je l’aime
Oh mamma je l’aime
Je l’aime
Depuis que je l’aime
Je n’suis plus la même
Oh mamma je l’aime
Je l’aime
Et je n’écoute plus que moi
Je n’ai plus que l’amour pour loi
Je déchire ce qui s’écrit
Je relève tous les défis
Je l’aime
J’ai la jalousie des tigresses
Des trésors cachés de tendresse
Qu’on me juge ou qu’on me blesse
Je ne suis plus que caresses
Je l’aime
Oh mamma je l’aime
Oh mamma je l’aime
Oh mamma je l’aime
Je l’aime
Depuis que je l’aime
Je n’suis plus la même
Oh mamma je l’aime
Je l’aime
Oh je l’aime
Oh je l’aime
Oh mamma je l’aime
Je l’aime
LES ROBES
Éric Chemouny / Eddie Vartan
Dans mon grenier secret
Un soir, elle est entrée
Elle a tourné la clef
De la malle en osier
Et toute seule dans le noir
Elle a refait l’histoire
Les yeux pleins de lumière
Elle a tout découvert…
Les robes de mon histoire
Cousues à ma mémoire
Mes robes de petite fille
Au parfum de vanille
Mes robes de dentelle
Pour être la plus belle
Ma robe de mariée
Juste un peu abîmée…
Elle a tout déballé
Elle a tout essayé
Face au miroir brisé
Tremblante, émerveillée
Cachée, je la voyais
Se sourire, tournoyer
Dans mes robes immenses
Oublier son enfance…
Les robes de mon histoire
Cousues à ma mémoire
Mes robes de satin
Aux couleurs de jasmin
Ma robe de velours
Décolletée et glamour
Ma robe de chez Réal
À la coupe idéale…
Dans le miroir doré
Nos yeux se sont croisés
Mon trésor dans les bras
J’ai dit : « Tout est à toi ! »
Les robes de mon histoire
Cousues à ma mémoire
Mes robes de taffetas
Brillant de mille éclats
Mes robes étoilées
Comme une nuit d’été
Toutes mes robes du soir
Couleur de désespoir…
Les robes de mon histoire
Cousues à ma mémoire
Ces étoffes froissées
Usées et chiffonnées
Les robes de mon histoire
De femme ou bien de star
Ont le parfum secret
Des chagrins oubliés…
REVERSIBILITE
Œuvre composée en 1853 par Charles Baudelaire – adaptation musicale de Jean-Louis Murat
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le cœur comme un papier qu’on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l’ombre et les larmes de fiel,
Quand la vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres,
Qui, le long des grands murs de l’hospice blafard,
Comme des exilés, s’en vont d’un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les fièvres ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans les yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,
David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté ;
Mais de toi je n’implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !
L’ AUTRE AMOUR
M. Jouveaux – R. Cocciante
Ils se cherchent, ils s’éloignent, ils se trouvent
Tout s’allume et ils dansent dans le noir
Et ça brûle dans leurs têtes et ça bouge
Ils ont peur et n’osent pas y croire
Comme tous les gens qui s’aiment
Elles se guettent, se frôlent, se regardent
Se racontent avec des mots d’enfants
Dans les cœurs il y a tellement d’échardes
Que leurs yeux sont des pluies de diamants
Comme tous les gens qui s’aiment
L’autre amour
Se dérive d’« ils » en « ils »
Sur des vagues de ciel
Sur la lame et le fil
À tire-d’ailes sans « elles »
Jusqu’à trouver son aile
L’autre amour
Il s’envole d’« elles » en « elles »
À des milles et des milles
Se gorge de soleil
Sans accoster les « ils »
Jusqu’à trouver son île
Ils se perdent et dérivent loin des côtes
Sur la mer tous les phares sont éteints
Ça fait drôle de les voir l’un sans l’autre
Sur leurs lèvres y a des mots d’orphelins
Comme tous les gens qui saignent
L’autre amour
Se dérive d’« ils » en « ils »
Sur des vagues de brumes
Sur la lame et le fil
Au creux d’« un » et pas d’« une »
Jusqu’à trouver sa « d’une »
L’autre amour
Il se crash d’« elles » en « elles »
À des milles et des milles
Dans le brouillard et l’ombre
Sans accoster les « ils »
Jusqu’à trouver son nombre
Elles se dénouent le corps et les mains
Ça fait froid deux cœurs qui se séparent
Le soleil a changé de chemin
Elles ont mal à perdre la mémoire
Comme tous les gens qui saignent
L’autre amour
C’est seulement de l’amour
Écrit à mots couverts
Écrit en contre-jour
Dans une autre lumière
Et dans d’autres prières
L’autre amour
Sait jusqu’au fond de l’âme
Qu’il n’y a plus d’autre amour
Mais des hommes et des hommes
Et des femmes et des femmes
Et des prisons de larmes
L’autre amour
L’autre amour
