
« C’est la nouvelle collégienne de la chanson. De la chanson rock, bien entendu. Elle a dix-sept ans, des yeux futés, des cheveux blonds coupés très court, et chante le rock avec beaucoup de distinction. Elle ne se roule pas par terre, ne pique pas de crises épileptiques, et déclenche quand même les manifestations d’enthousiasme de ses fans, de jour en jour plus nombreux… Son rêve, c’est de faire du théâtre et du cinéma. Elle voudrait jouer La sauvage de Jean Anouilh ».
(La Presse Magazine, 18/12/61)

« Gauche et un peu effrayée par le vacarme que produit son entrée, mais véritablement charmante et câline, Sylvie vient se serrer sur la banquette du piano à côté de Frankie Jordan et c’est un des meilleurs moments de la soirée ».
(La Discographie française, Janvier 1962)
« Faisons nôtre leur appréciation : la môme s’en tire vachement bien ! »
(L’Est Républicain 1/3/62) »
« Le côté twist de la première partie fut confié à la jeune Sylvie Vartan, la collégienne du rock qui s’en sortit fort bien, évitant de tomber dans les déhanchés outranciers, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir beaucoup de présence sur scène »
(L’Union, 2/3/62) »
« Cette jeune, dont le nom n’était même pas inscrit sur l’affiche du gala, avait une assurance sur scène déconcertante, possédait un rythme étourdissant et une voix correspondant à l’image de son physique dont toute vulgarité est exclue ».
(Disco Revue, Mai 1962)
« Sylvie Vartan, miss twist, la collégienne du rock, explosive, vibrante, électrique qui avec ses 17 ans est déjà l’une des valeurs les plus sûres du music-hall »
(Ouest France, 16/5/62) »
« Cette délicieuse personne est douée d’une bien jolie voix qui épouse parfaitement le déhanchement du twist… »
(L’espoir De La Côte D’azur, 10/12/62) »
« On se souviendra de cette soirée qui aura été un bain de jouvence grâce à Leny Escudero, à Guy Laurie, à Harold, à Sylvie Vartan, qui furent excellents ! »[/i]
(Le Dauphiné Libéré, 3/12/62) »
« Le fait est qu’elle est chouette ! Jeune, jeune, jeune ! Une jolie petite bouille spirituelle. Du twist, de l’abattage, une voix juste, une fine silhouette « dernière nouvelle vague « . Si elle ne s’en laisse pas conter, elle peut faire son chemin, Sylvie ! «
(Le Berry Républicain 1/6/62) »
« Tout récemment descendue de sa voie lactée (17 ans), pour se joindre à ce gala des étoiles, Sylvie Vartan fait étalage d’une assurance monstre ! Elle a de l’aplomb cette petite là et sait jouer de la prunelle ! «
(Dernière Heure – 29/11/62) »
« Quant à Sylvie Vartan, elle a emballé le jeune public, nous pensons, par ses 17 ans très affranchis, sa sveltesse nouvelle vague, sa blondeur désordonnée, ses yeux candides et sa voix blasée. Multiples et impatients rappels dont elle remerciait timidement retrouvant au final sa vraie candeur de petite fille. «
(Le Provençal 9/12/62) »
« En revanche, Sylvie Vartan fut tout à fait dans le ton. Celle que l’on a surnommée « Melle Twist » sut à merveille exploiter les réactions du public. Ses 17 ans, son enthousiasme et son sens inné du rythme, furent ses atouts majeurs…/… L’accueil du public havrais fut édifiant sur la popularité de cette jeune étoile. «
(Presse Normandie 26/12/62) »
Toute blonde dans sa robe blanche toute simple, voici Sylvie Vartan au milieu de ses trois guitaristes et du batteur…/… C’est le Johnny Hallyday au féminin mais c’est justement dans la chanson où elle cesse de s’agiter qu’elle fut parfaite, « Tous mes copains » qu’elle sait dire avec sentiments «
(Angers – Courrier de l’Ouest 19/12/62)
« Et puis c’est Sylvie Vartan. La collégienne du twist, avec ses 17 ans, a changé en quelques mois. Elle est devenue non seulement une fine jeune fille armée de distinction naturelle, mais une artiste déjà racée…/… elle garde son dynamisme et sa voix jeune qui parle de vacances. Elle reste toute simple dans sa petite robe blanche. Oh surtout qu’elle ne vieillisse pas trop vite ! Qu’elle ne devienne ni bêcheuse, ni sophistiquée ! Je ne crois d’ailleurs pas que cela lui arrivera. Sylvie Vartan, j’ai l’impression que c’est toute la génération des moins de 20 ans qui twiste et qui s’amuse, mais qui reste bien élevée ».
(Ouest France 21/12/62)

« Quand parut Sylvie Vartan, ce fut un beau délire. Rose et blonde, fraîche comme la rosée et joliment habillée de noir, elle fit preuve – en dépit du trac qui lui sciait bras et jambes – d’une étonnante aisance… Je suis sortie de là, épuisée, médusée, vieillie de cent ans, balayée par cette nouvelle vague de la chanson qui prend décidément toutes les apparences d’une lame de fond ».
(Le Monde, Avril 1963)

« Enfin apparaît Sylvie Vartan, blonde et blanche dans sa robe de voile bleu. Quelques sifflets et des « Ouh ! Ouh ! « . A la première chanson, du blacon tombe sur la scène, un citron. Sylvie n’a rien vu. Elle continue à chanter très fort dans son micro. On sifflera de moins en moins et on l’applaudira de plus en plus. On est tout de même fidèle à ses idoles à l’Olympia. Il faut convenir que Sylvie a fait des progrès et, surtout, elle est si jolie… »
Jean-Louis QUENESSEN à propos du spectacle de Sylvie à l’Olympia dans « FRANCE SOIR » le 18 janvier 1964.
« Sylvie Vartan a eu un succès spectaculaire hier au Monumental …/… Profil lisse et délicat, cheveux d’or et visage fragile, Sylvie, en fait, est une véritable question de fluide magnétique avec sa voix extraordinaire, qui excite l’assistance et qui sert si bien à la fois, les rythmes de danse les plus enlevés que les chansons plus mélodieuses et romantiques…. «
Quotidien portugais « Diario de Noticias » (14 mars 64)
« Elle apparut toute blonde, toute gracieuse, comme on l’a toujours connue. Derrière elle, un orchestre de 10 personnes, 7 musiciens et 3 choristes. Elle attaqua avec « Un air de fête » et enchaina avec « Si je chante », « Twiste et chante », « Watching you », « La plus belle pour aller danser ». Un seul nouveau morceau, d’ailleurs très bon « Oui prends-moi dans tes bras » qui devrait être un nouveau succès.
A la suite de ce tour de chant, Sylvie fut rappelée et dut chanter à nouveau et l’on peut dire que compte tenu des gens qui composaient cette salle, elle obtint un très beau succès.
Il faut dire, que tout au long de son tour de chant, Sylvie montra maitrise et assurance; elle brûle littéralement les planches et chantant juste, elle n’a pas fini de faire un succès sur scène, un succès digne de ses records de vente de disques.
Sylvie Vartan d’ailleurs a dépassé à l’heure actuelle le rang normal d’une vedette de la chanson. Comme Brigitte Bardot,10 ans plus tôt, elle est devenue une sorte de mythe. Elle occupe la première page des journaux adultes.
Et il n’était que de voir sur les plages, toutes les petites Sylvie avec les cheveux coupés comme elle et ces pantalons qui l’ont popularisée, pour se rendre compte que le succès de Sylvie Vartan n’est pas prêt de s’éteindre et qu’on peut lui prédire des années fastes. »
« Sylvie un an après le Cannet », article paru dans le magazine Suisse « Bonjour les amis », 1964.

« A l’évidence Sylvie Vartan possède en tant que chanteuse populaire des qualités de charisme exceptionnelles qui enchantent les spectateurs et elle fait participer activement et physiquement le public à ses chansons dont le rythme est la raison d’être. Et lorsque qu’elle puise dans un répertoire plus sentimental ou romantique, que ce soit en anglais ou en français avec une aisance appréciable, elle démontre des qualités vocales et stylistiques qui dépassent nettement le niveau moyen dans le genre. Dès le début avec sa silhouette à la fois élancée et tendue, elle s’impose à toute la salle grâce à sa voix chaude qu’elle accompagne presque toujours de mimiques et de gestes adéquats. Son jeu de scène est remarquable, sa prestation excellente en règle générale… »
« La Nacion », Journal argentin, le 5 juin 65

« Le musicorama dont elle a été la vedette, le 8 avril, a été sans doute le meilleur jusqu’alors avec celui de Jimi Hendrix et Eric Burdon. (…) Et on découvre une Sylvie chanteuse. Sa voix s’est étoffée, a pris de l’ampleur. Une voix dont je ne soupçonnais franchement pas les facultés. Elle semble se défier des difficultés. Il y a dans cette belle chanson, Le testament, des montées dangereuses dont elle se joue (…). Elle n’est plus une vedette pour magazine illustré, plus une idole. C’est une chanteuse. Elle a, ce soir-là, mis Paris dans la poche de son smoking. Ce soir-là, une chanteuse est née ».
Pierre CHATENIER à propos du musicorama du 8 avril 1968 dans « ROCK & FOLK » en mai 1968.
« Elle chante, elle danse, elle charme, elle se révèle, à l’égal de son mari, une bête de théâtre et de cinéma probablement, pour peu qu’un bon réalisateur veuille et sache utiliser l’éventail de ses dons ».
LE MONDE, 5 décembre 1968 (à propos de la série de concerts donnés à l’Olympia en décembre 1968).

« Au nouveau Gymnase, le show Sylvie Vartan : du très grand music-hall ! …/… Ne laissez pas Sylvie quitter Marseille sans aller l’applaudir ! «
Le Méridional du 28 novembre 1970

Sylvie devient Vartan,
« Attentifs et serrés (pas un strapontin vacant) les habitués des premières de l’Olympia ont assisté à une métamorphose, le papillon, sortant de sa chrysalide, ou si l’on préfère Sylvie devenant enfin « Vartan ». La moue enfantine sur les fameuses dents de lapin, a laissé place au sourire de la vedette confirmé. Les cheveux de Marylin et les jambes de Marlène ont enfin formé un tout, indissociable de la nouvelle personnalité de cette ancienne femme enfant. Fini le temps des copains. Si Sylvie Vartan a conservé à ses côtés, l’ami des bons et mauvais jours, Carlos, c’est qu’avec sa trogne shakespearienne et son sens de l’humour truculent, il a su se hausser au rang de vedette américaine. Car, autour de Sylvie, il n’y a plus maintenant que des professionnels : dix danseurs, 25 musiciens, trois choristes forment un écrin qui la met en valeur, elle qui a choisi pour sa rentrée parisienne des robes de conte de fées : une robe couleur de lune, une robe couleur de soleil, toutes deux en paillettes renvoyant la lumière des projecteurs en multitude d’étoiles. Son tour de chant, elle l’a voulu nuancé : tendre, dramatique, optimiste. Au début c’est « Pour lui je reviens » ensuite le pathétique « Ne me quitte pas » de Jacques Brel pour terminer sur une note d’espoir « Partir » ! On a applaudi ses pas de danse devenus plus assurés au prix d’un travail acharné de chaque jour. On a pu regretter la spontanéité de la jeunesse, mais on a salué la rigueur d’une maturité naissante » (Article de Françoise Varenne dans Le Figaro, 1972)

« Agréable révélation que cette Sylvie Vartan qui se produisait, vendredi soir, aux fins d’un film, au Jardin des Etoiles à la Ronde. Comme la plupart des gens qui ne l’avaient jamais vue, l’auteur de ces lignes s’était dit: « Bien sûr, cette petite réussit à survivre grâce à la réputation de son mari, Johnny Hallyday. Apprêtons-nous donc à être déçu ». Mais Sylvie Vartan a presque tout cassé, ce soir-là, comme disent les gens de scène. Bien sûr, cette petite œuvre dans le rock le plus classique, secondée par des danseurs et des choristes on ne peut plus classiques, et parée, la belle enfant, des atours les plus classiques: robe-lamée-bonbon-rose, robe sexy-lamée-argent – dentelée et qui vous découvre une de ces belles cuisses! Mais il y a plus! Il y a plus qu’une mise en scène. Il y a un charme Sylvie Vartan. Une façon certaine d’habiter toute la scène. Toute, grâce à un sens du rythme aiguisé comme une dague florentine. Cet espèce de vif argent permet à Sylvie Vartan de faire renaître un rock d’une époque presque terminée. Mieux, affirmons d’un trait que Sylvie Vartan réussit à passer la rampe malgré les rythmes anciens qu’épousent ses chansons. Imaginez une petite blonde dont certains traits, certaines attitudes, rappellent une certaine Marilyn Monroe. Imaginez une petite pouliche qui caracole, galope, trottine, s’arrête et repart avec frénésie tout en multipliant les ruades qui obligeaient les hommes à frissonner. Tout net: cette petite a du chien! Elle le sait. Aussi use-t-elle de son adorable sensualité jusqu’à la plus exacte limite, de sorte qu’elle évite toujours de sombrer dans la vulgarité. Et Dieu qu’elle danse, cette désirable gazelle! Tous s’accordent à dire que voilà un atout si précieux que, sans doute, sauve-t-il tout le spectacle qui reposerait seulement sur une voix qui ne saurait souffrir trop de comparaisons …Oui, il faut qu’à Sylvie Vartan également soit ouverte la Place des Nations !… »
Article de Gilbert MOORE dans le journal Montréal Matin à l’occasion du concert de Sylvie à Montréal en août 1975
« (…) A 20h30, au lieu de 20 heures, sans doute pour rester fidèle à la légende, Vartan, la nymphe devenue vamp, émerge des coulisses. Elle est tout en rose et en paillettes, les joues bien fardées, les cheveux fous et blonds ; le show commence, et du show il y en a pour votre argent, du show dans la meilleure tradition des music-hall américains, du show comme sans doute il ne s’en fait plus parce que cela fait dix ans que cela existe et que certains ont préféré passer à autre chose. Choristes, musiciens. danseurs, couleurs, costumes, tout se succède à un rythme époustouflant alors que les spectateurs, d’abord surpris, se laissent progressivement étourdir par tout ce déploiement d’énergie. Vartan passe du rock au country, revient à ses anciennes amours (La Maritza, Comme un garçon etc…) pour aboutir après une parade de mode en bonne et due forme aux « hits » traduits du palmarès américain. Elle aura changé quatre fois de costumes en une heure, le temps d’allumer une cigarette et la voilà qui passe de la minirobe chromée à la tenue romantique, au collant provocateur qui en fait loucher plus d’un pour terminer le tout dans un superbe jean glorifié de diadèmes et de lamé. A l’entracte, les portes Hallyday, Vartan, qui sont côte à côte, restent résolument closes. Chacun reste dans son territoire et les retrouvailles ne se feront que sur la scène, à la vue du public pour qui on joue ce soir la très grande comédie de l’amour. (…) »
Article de Nathalie PETROWSKI dans le journal de Montréal à l’occasion du concert de Sylvie à Montréal en 1975

Ce n’était pas le soir du gala de son premier show en octobre 1975 qu’il fallait voir Sylvie Vartan. C’est maintenant toujours au palais des congrès où elle reste jusqu’à dimanche avec une représentation supplémentaire, tant qu’il y a de demande. Salle bourrée, j’étais sur une chaise ajoutée, près de la console, lumière au centre de la salle. Son numéro 2 est supérieur parce que les petits défauts qu’on avait pu voir au show numéro 1 ont été gommés, confirmant que Sylvie est une travailleuse acharnée et qu’elle ne laisse rien passer. Par exemple l’orchestre est installé sur la scène dès le lever du rideau et donne une chaleur humaine au spectacle. La sono et la lumière sont devenues parfaites. Un tableau qui s’appelait Las Vegas où elle changeait de robes plusieurs fois, mais qui paraissait interminable a été supprimé. Le remplace avec également une arrivée spectaculaire en Rolls, le tableau Chicago avec six filles et six garçons et Sylvie en petite perruque ondulée, restant entre les mains de ses danseurs, vêtue seulement d’un maillot à franges strassées. C’est rapide comme tout le spectacle qui a gagné énormément en rythme. Aucun temps mort. De Los Angeles d’où elle revient, elle a ramené deux danseurs noir, inédits en France et excellents Paul Reidroman et Gary Chapman, 24 et 22 ans, très efficaces. Il y a par ailleurs deux nouveaux boys et les ballets sont impeccables, mis en scène par Walter Painter.
Elle s’amuse.
Enfin, Sylvie elle-même qui a quelques nouvelles chansons (Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes par exemple) devant son vrai public d’où les enfants jaillissent à la fin et sans fin pour aller l’embrasser, se dépense et s’amuse. Quand elle parle, c’est décontractée et charmante. « On dit que cette salle est froide » défie-t-elle dix minutes avant la fin, au moment où la température qui n’a pas cessé de monter depuis le début est déjà des plus chaudes. Elle tient la scène et quelle scène, la plus large de Paris, pendant deux heures sans s’y soustraire qu’au maximum trois minutes pour changer de robe. Elle surprend ceux qu’ils ne l’ont vue qu’à la télé. Ils ne s’attendent pas à tant de nerfs, sans aucune vulgarité et tant de flamme. Une flamme qu’elle a longtemps tenue en veilleuse. Elle a maintenant la maîtrise de ce qu’elle fait, et pour que la salle chante avec elle, elle n’a plus qu’à lever le bout de l’index. Avec ses longs cheveux blonds, sa façon d’arpenter les planches, de bouger dans des mousselines qui la dénudent impudiquement, elle dévoile à la fois ses jambes et sa sensibilité (« C’est le moment de vérité ») et cela touche le public de tous âges. On vient la voir en famille, les trois générations. Longtemps on a eu au cinéma le mythe Bardot. Maintenant on a en chair et en os dans le show-business le mythe Vartan. Et j’ai l’impression qu’avec la volonté qui pointe dans son petit menton, ce mythe aura la peau dure. (Jacqueline Cartier – France Soir du mardi 24 février 1976).

Pourquoi lui demander d’égaler Judy Garland, Liza Minnelli, Barbra Streisand ou Charley MacLaine. Elle se contente d’être elle-même : une petite femme obstinée qui, à force de travail, a trouvé son chemin de Las Vegas. Qu’elle ait picoré à droite et à gauche ce qui il y avait de meilleur, ne gêne guère. On se contente de ce qu’elle offre : des chants, des danses, quelques déshabillés vaporeux, des éclairages féeriques, le tout savamment agencé subtilement. Quant à elle, elle est maintenant bien installée dans son rôle de Sylvie superstar. Il ne lui reste plus qu’à partir, à son tour, à la conquête des Amériques (Robert MALLAT – L’officiel des spectacles, 1977).
FERVEUR POPULAIRE POUR UNE IDOLE »
« Quelle émotion intense sous le grand-chapiteau de Milliane lorsqu’apparut, somptueuse dans sa robe de gala, Sylvie aux cheveux d’or! Jamais une telle ferveur populaire de s’était manifestée devant cette scène appaméenne où sont présentés chaque année les plus grands spectacles du moment.
Éblouissante, divine, incarnation pure du mythe dionysiaque, Sylvie, nymphe et superstar emportée par le tourbillon d’un ballet féerique, nous a fait vivre trois heures de rêve, d’émerveillement, et de beauté.
Parée de robes vaporeuses, de moulants corsages pailletés, d’évanescentes mousselines, Sylvie Vartan, reine de la musique et de la lumière, a fait de son spectacle la cérémonie d’un culte à l’amour, à la jeunesse et à la joie.
Autour de la « diva » éclairée de mille feux, portée par une musique aux rythmes déchaînés, les danseurs aux silhouettes parfaites amenèrent jusqu’au sublime ce spectacle, qui dépassa tout ce qu’on pouvait imaginer.
Les danseurs noirs, Gary Chapman et Peter Newton, imprimaient au show la pure tradition américaine du swing. Par leurs corps, leurs voix, la force évocatrice du spectacle se trouvait décuplée.
Les milliers de spectateurs qui avaient envahi le chapiteau, firent à Sylvie Vartan et à sa troupe un triomphe. Au cours du gala, des petites filles virent lui offrir des bouquets de roses. Après la revue finale, le public massé contre la scène ne cessait de rappeler Sylvie, qui chanta alors « les chemins de mes chansons » (« Je suis née dans une valise » NDLR).
« LA DEPECHE DU MIDI » en 1977
« UN ETOURDISSANT ET SOMPTUEUX SPECTACLE
« Le mouvement, le rythme, la beauté plastique, le chatoiement des couleurs, le luxe des costumes, le nombre des artistes présents sur la scène caractérisent cette sorte de superproduction musicale menée sur un rythme étourdissant. (…). Mais ce somptueux et original spectacle n’est pas une simple copie des variétés américaines les meilleures, ce qui serait déjà bien. Il porte la marque de Sylvie Vartan qui confirme, outre ses qualités artistiques, son aptitude à mener le jeu et à diriger un tel spectacle. Le résultat est proprement étonnant (…). C’est là que l’expression « show-business » retrouve une noblesse depuis longtemps perdue ».
Lucien PUCCIARELLI dans le quotidien « LA MARSEILLAISE » en 1977
« Si elle termine sur « La Maritza » c’est sans doute pour évoquer la silhouette gauche d’une petite Bulgare débarquant en France. Comme pour convaincre les derniers sceptiques que le vilain petit canard est définitivement devenu ce cygne sensuel et flamboyant dont le nouveau spectacle dépasse tous ceux qui l’ont précédé de dix bonnes longueurs. Fête des yeux, régal des oreilles, tout est paré pour que ce paquebot illuminé de tous les sunlights franchisse sans encombre l’océan du triomphe. »
Jean-Michel GARDANNE dans « LE PROVENCAL » en 1977
« SYLVIE VARTAN PREMIERE DE LA CLASSE
Si quelqu’un doit écrire un jour une anthologie du music-hall, il serait fâcheux que Sylvie Vartan n’y ait pas une place de reine. (…) Sylvie Vartan entrera dans l’histoire pour avoir prouvé que tout peut se faire n’importe où, il suffit d’y mettre de l’intelligence et du courage. Sylvie Vartan : la plus grande artiste française du music-hall. »
Laurent CASTELLI dans « LE QUOTIDIEN DE PARIS » en 1977.

« La première fois on avait dit « Elle ne remplira pas la moitié de la salle » : succès. La deuxième fois, on l’a plainte : « Elle a déjà fait le plein de tous ceux qui voulaient la voir, ils ne se dérangeront plus » : triomphe.
Cette fois-ci, la quatrième, personne n’a osé avancer un pronostic car on sait que maintenant Sylvie Vartan règne sur les 3800 fauteuils du PDC. Il lui a suffi de dire « Je reviens » pour que toutes les places soient louées pour les 14 représentations qu’elle donnera. Avant elle, aucune autre vedette n’a réalisé cet exploit. C’est comme si elle avait entamé une longue chanson en 1975 (date de son premier show), qu’elle se soit interrompue plusieurs fois pour courir le monde, et qu’elle revienne parfois reprendre sa chanson au couplet où elle l’avait laissée.
Elle offre même indirectement un spectacle pour tous ceux qui ne pourront pas aller la voir au PDC : les centaines d’affiches signées Helmut Newton et qui sont déjà un show en elles-mêmes : à peine vêtue de haillons savamment déchirés, Sylvie s’offre au milieu d’une cible de lumière, un peu déesse, un peu fille de la jungle. Cette affiche est celle déjà utilisée pour son show précédent mais elle exprime tellement bien Sylvie Superstar, qu’il n’y aurait aucune raison d’en faire réaliser une autre. Sans doute durera-t-elle très longtemps pour devenir son image de marque, quelque chose d’inoubliable et de définitif comme Marlène dans « L’Ange Bleu » ou BB dans « Et Dieu créa la femme ». Le show qu’elle offre est le même que celui du mois d’octobre; pourquoi changer un spectacle qui frôlait la perfection dans sa mise au point?
Sa robe la plus sensationnelle, celle qui semble ne tenir à sa peau que par le miracle de quelques éclats de strass, matérialise la continuité qui existe entre Sylvie et les stars les plus fabuleuses de l’histoire du spectacle. »
Paul Giannoli, paru dans un « Jours de France » à propos des prolongations du show de Sylvie au Palais des Congrès 1977/78.
Étoile à part entière, c’est reparti pour un tour. A nouveau le palais des congrès est plein. Plein comme un gros cœur qui ne bat que pour Sylvie. Tout plein de Sylvie. Sylvie, projetée sur les murs en immense et mouvante Tarzane. Sylvie, en gros plan sur le rideau de scène, frémissant de bonheur, d’être le support d’une si jolie personne. Sylvie, que la lueur du projectionniste transforme en poupée, ouvrant et fermant les yeux et les lèvres. Sylvie idole et Sylvie déesse. Et puis le rideau se lève et apparaît minuscule fragile, ravissamment proportionnée dans ses robes de rêve, une Sylvie toute petite à l’échelle humaine sur cette scène qui a l’air de la tenir comme l’héroïne de King Kong dans le creux de sa main, émouvante à force de grâce et de blondeur. Sylvie, étoile à part entière. Son spectacle qui a l’intelligence du bon music-hall, ne pense pas, ravit seulement les yeux et s’ordonne comme une fête avec le charme rétro élégant des productions hollywoodienne d’avant-guerre.
Essai transformé.
Tout est brillant, polissé ; les boys et les girls ont des costumes rutilants auxquels il ne manque pas un strass. Elle-même, serpentinement blonde, a la puissance charmeuse des stars. Elle est dans la lignée des Gilda, des Marylin, des Jean Harlow, de toutes celles qui ont été les petites fiancées du monde entier. Rien de vénéneux, de trouble, de vulgaire, de dangereux. Sa beauté attire même les enfants. Ils grimpent irrésistiblement sur la scène, les plus riches avec des fleurs, les plus pauvres avec des baisers. Ses chansons vous les connaissez. Mais ce qui est surprenant, c’est désormais la voix de bronze qu’elle nous a rapportée d’Amérique et qui lui permet sans faille de tenir la scène deux heures durant tout en dansant, levant la jambe gainée de noir, valsant dans ses boas, exécutant le tango renversé, jouant la girl swingueuse court vêtue, ou émergeant de ses renards blancs, comme une sirène au corps laqué de paillettes noires. La petite Sylvie n’en est plus à son coup d’essai. Comme on dit dans le rugby : « ce n’est pas pour rien que je fus à Cardiff ! ». Essai transformé. Et elle gagne. (France soir – Jacqueline Cartier, 1978).

« Her breezy vocals, without the slightest trace of an accent, are both sensuous and apealling. Vartan’s voice really shines on the rockers as they have been her forte ever since she started performing in France in the early 1960s ».
Le magazine américain CASH BOX à propos de l’album « I don’t want the night to end » le 5 mai 1979.
« Dimanche 25 novembre 1979 : De nombreuses surprises sont réservées à Johnny pour sa dernière au Pavillon de Paris. Sylvie, vêtue d’un costume en daim ocre, monte sur scène pour lui remettre un disque d’or et reprendre en duo « Le bon temps du rock n’roll », avant de danser un rock endiablé avec Carlos (Reportage diffusé le lendemain dans le journal TV « Soir 3 »). Puis, à l’initiative de sa maman, le petit blondinet – pétrifié de trac- prend place à la batterie pour une interprétation pêchue de « Rien que huit jours ». Découvrant son fils David, le papa chanteur reste un instant sans voix. Naturellement, le public exulte. « Nous trois sur scène, ce sera mon plus beau souvenir. » (Sylvie, Paris Match, 7 décembre 1979)

« Le voilà le bonheur pour 80 Francs ! Le voilà le coup d’œil sur le paradis. Le voilà le remède absolu pour tous les maux. Sylvie arrive, et c’est la découverte émerveillée d’un monde où tout est joie, danse et chanson. »
Gérard Sibelle dans Le Progrès de Lyon (2 décembre 1980).

« Enfin, elle le tient son triomphe. Incontestable, incontesté. Elle ne l’a pas volé. On le sentait poindre depuis quelques années mais il y avait encore bien des sceptiques… Au Palais des Sports, elle rejoint les grandes légendes du music-hall. »
Jacqueline CARTIER dans « FRANCE-SOIR » du 28 novembre 1981 à propos du Palais des sports
« Sylvie Vartan se hisse d’un seul coup au niveau des plus grands. Du grand Art. »
RICHARD CANNAVO dans « LE MATIN » du 28 novembre 1981 à propos du Palais des sports
« Cela faisait des années qu’on attendait cela. Des années qu’on sentait qu’elle allait nous donner raison d’avoir cru en elle, même dans les moments où tellement de gens la décriaient. Cette fois-ci, Sylvie Vartan a gagné d’une manière incontestable son pari le plus audacieux : faire vibrer l’immense Palais des sports et apporter un spectacle vraiment et totalement personnel. Dès son entrée en scène, tout en pétales de lumière, dès les premières secondes, on a compris qu’il se passait quelque chose de nouveau chez Sylvie. Son visage tout d’abord, comme métamorphosé, plus mobile, plus spontané et à la fois, plus serein.
Un visage qui, auparavant, s’efforçait sans cesse de poser, de ressembler à l’image qu’elle voulait qu’on se fasse d’elle. La Sylvie d’aujourd’hui accepte sa véritable image, celle d’une jeune femme de trente sept ans, qui chante depuis plus de vingt ans déjà, qui a aimé et souffert et qui renonce enfin à cacher sa fragilité sentimentale et son désenchantement. La vie l’a frappée mais en même temps, l’a enrichie, lui a donné une sensibilité nouvelle dont elle se sert dans ses chansons qui ont parfois des refrains très autobiographiques à travers des mots qui se veulent pour tous.
Son corps aussi a changé. Comme tous les grands rockers, de Johnny à Mike Jagger, Sylvie se sert, là encore, de cet atout plastique et sait donner une touche d’érotisme scénique de bon ton certes, mais néanmoins efficace.
Qui d’autre pourrait onduler en collant pailleté et transparent, en pantalon aussi fin qu’une caresse, et tourner le dos à son public pour le laisser à loisir admirer de parfait côté pile. Sylvie, qui maîtrise maintenant les chorégraphies qu’elle a choisies avec Claude Thompson, s’affirme aussi dans sa façon de danser. Aujourd’hui, soutenue par une équipe avec laquelle elle a travaillé et vécu presque quotidiennement durant six mois, elle domine largement cette discipline qui lui permet de s’en dégager totalement, pour mieux chanter, notamment dans les graves.
Cette fois-ci, Sylvie a su donner la vie à son spectacle, un spectacle qui plaira à ses fans de toujours comme à ses fans d’aujourd’hui, ces enfants qui, comme son fils David, ont toujours un aussi grand besoin d’idoles. »
Christine Gauthey à propos du spectacle de Sylvie au Palais des sports (décembre 1981)
« La pureté de la mécanique de spectacle est au service d’une artiste qui assume son show d’un bout à l’autre, avec une grâce infinie, fait passer magnifiquement sa personnalité propre et lance son âme dans des musiques diverses. »
CLAUDE FLEOUTER dans Le monde du 28 novembre 1981 à propos du Palais des sports

« C’est un mélange d’Ann-Margret, de Liza Minelli et de Cher ».
BILL WILLARD dans « DAILY VARIETY » décembre 1982
« 20 ans après, franchement la voir si régulièrement belle, éclatante d’énergie, d’entrain, de rythme, de savoir-faire, de courage et de toupet, si impeccable dans son boulot, si increvable dans la performance, on se dit que ça vaut le coup de la regarder en face et de reconnaître que c’est une drôle de dame. Sylvie, à Nice, lundi, vous avez été formidable. Et le public énorme, de 16 à 60 ans, a d’entrée compris qu’il était au spectacle, à la fête, au mirage d’un soir, et qu’il ne fallait pas craindre de participer. Les places étaient moins chères que pour M. Iglesias, mais le plaisir autrement plus costaud. Et quand on sait le prix des choses et du lourd train-train du show-biz, on s’étonne qu’elle ait pu amener si simplement sous la toile du Théâtre de Verdure presque l’intégralité de ce que Nice ne voit jamais ou presque : l’image des grandes soirées de Paris. Sylvie ne s’est pas moquée de la province. Elle a changé. On dirait qu’elle ne craint plus personne, libérée en quelque sorte. Il y avait à Nice une petite bonne femme qui a su durement travailler son corps et sa voix et qui a bien profité, côté maturité, des chagrins de la vie ».
Arlette Sayac dans « NICE MATIN » au lendemain d’un concert en 1982

« Elle était vraiment folle de bonheur, ce soir là. Sylvie, enfin, avait tout en même temps : triomphe, amour et sérénité. Le public du Palais des congrès, debout, ne voulait plus la laisser partir. A plus de minuit en ce soir de « première », elle dut rechanter et rechanter encore. Les cheveux raidis et mouillés par le feu qui coulait en elle, elle était pourtant éclatante, comme électrisée par le succès.
Dans la salle, le public – son public – ne s’était pas fait prier pour taper dans les mains et scander les refrains de « Nicolas » et chacun ressentit une émotion toute particulière lorsqu’elle dédia « La Maritza » à Pais, cette ville qui pour elle, petite réfugiée bulgare, resterait toujours le symbole de la liberté.
On sentait Sylvie ravie de se retrouver à Paris. Ravie mais morte de trac. Comment en effet se surpasser, faire encore mieux qu’il y a deux ans au Palais des sports où son spectacle rencontra un accueil unanime, tant de la part du public que celle de la critique. Et comment ne pas être tentée de refaire un show semblable à celui qui enthousiasma Las Vegas et Los Angeles. Sylvie a résolu le problème en coupant son spectacle en deux parties très différentes. La première est menée « à l’américaine » avec danseurs et toboggan qui descend du ciel, avec orchestre qui se déplace sur un plateau pivotant, avec décors et changement de costumes à tout instant, avec en plus ce que l’on pourrait appeler son « quart d’heure rétro » : Sylvie en robe de mousseline bleu ciel et perruque courte chantant tous les premiers succès de l’époque yéyé. La surprise, elle nous l’avait déjà faite au PDS et elle avait si bien marché qu’elle nous l’offre à nouveau. La seconde partie, plus intimiste est un récital qui fort judicieusement nous rappelle que Sylvie Vartan est aussi une chanteuse. Ainsi, chacun y trouve son compte et son plaisir. Pour ma part, je préfère et de loin la seconde partie, avec une Sylvie seule en scène, une Sylvie comme on ne l’avait encore jamais entendue, avec une voix très grave et très forte parfois – et ce n’est surtout pas un reproche – des accents de chanteuse populaire notamment dans « Encore, encore », lorsqu’elle nous chante son désir de croire encore à l’amour, même si parfois il faut le payer de larmes et de déchirures. Un véritable cri du cœur qui colle à merveille avec sa vie. Beaucoup de très jolis textes dans cette seconde partie « Novembre à la Rochelle », « Lucie », « Simon » (« Le dimanche », NDLR) et aussi des anciens ; surtout ce bouleversant « Aimer » que JL Dabadie a écrit en n’utilisant que des verbes à l’infinitif. Rappelée sans cesse, Sylvie épanouie, a dû bisser deux fois « Encore » et redanser cet impeccable « Danse ta vie », ce ballet qu’elle exécute et chante avec sa troupe sur la musique de Flashdance et qui ouvre en beauté son nouveau spectacle. Voilà Sylvie installée dans le succès et le PDC jusqu’au 20 Novembre ».
Christine Gauthey dans le JDF N° 1499 le 24/09/83
« Un grand show cosmopolite à l’américaine avec tout ce que cela comporte de souci de perfection. Deux parties : dans la première, très dansée, très bigarrée, exubérante Sylvie, entouré d’une dizaine de Girls et boys bondissants et tournoyants, emmène avec eux au grand galop, une trépidante farandole sur des airs de rock, jazz, disco, sans oublier le nostalgique clin d’œil au passé, celui des années 60. Là, en robe bleu ciel courte, avec une frange sur le front, elle entonne alors les vieux succès « En écoutant la pluie », « La plus belle pour aller danser » et bien d’autres refrains du temps des yé-yé. En seconde partie, voici Sylvie l’intimiste, une sorte de récital où, seule avec son micro, elle donne une étonnante preuve de son réel talent de « pro » avec des chansons de grande qualité : « Lucie », « Nicolas », « Dimanche » (sic), « La Mariza », deux petites perles de Jean-Loup Dabadie « Aimer » et « Encore » ; enfin son nouveau tube « Danse ta vie ». Dans la pure tradition du music-hall, elle descend un escalier en colimaçon, change de tenue à une vitesse accélérée, il y en a pour tous les goûts : spencer blanc, cuir noir, costume espagnol, jean et T-shirt, robe à pois rouge et blanc, lamé et j’en passe. Un spectacle qui bouge, vit, parmi des décors prestigieux. On a multiplié les effets de lumière et de son, paillettes, strass, rutilent, les musiques grondent, les éclairs luisent. Belle vibrante, Sylvie, chante danse, brûle les planches » (Article de Nicole BLOCH dans « L’Officiel des Spectacles », 1983).
« C’est un spectacle haché, un véritable fourre-tout. Sur la scène, un tourbillon frénétique, sidérant ; dans la salle, des rafales de décibels furieux, son d’enfer. Reine d’un soir, Sylvie. Elle dépense sans compter, belle, elle danse, bien, elle bouge, chante et rit. Elle vit. Quelle santé ! L’ex-gamine aux jambes maigres devenue star est impressionnante d’énergie, de force et de maîtrise. En première partie, entourée d’une douzaine de girls et boys bondissants, la blonde Sylvie est un peu noyée dans cette folle agitation réglée au millimètre, elle disparaît aussi un peu trop souvent pour changer de tenue en coulisses. Une heure de ballets trépidants, un zeste de play-back, quelques titres superbes, un petit coup de rock et puis l’inévitable clin d’œil aux sixties, robe courte et frange sage, cette première partie menée au grand galop laisse sur des sentiments incertains.
Heureusement, après l’entracte, Sylvie a rangé ses accessoires au vestiaire et, seule derrière son micro, elle nous offre une saisissante démonstration de son réel talent. Qui l’eût cru : le filet de voix de la « Panne d’essence » de jadis s’est mué en l’une des plus belles voix féminines de la chanson française d’aujourd’hui, toute en puissance et en nuances. Là, dans quelques chansons de très grande qualité, Sylvie s’impose de manière éclatante. Pas de doute : c’est dans la sobriété et l’émotion que la chanson trouve sa véritable authenticité. »
Richard Cannavo (Le Matin)

« Au beau milieu de l’impitoyable « guerre des étoiles » que se livrent les vedettes pour occuper l’antenne des radios ou l’écran des télévisions, les apparitions éblouissantes de Sylvie Vartan sont pratiquement les seules à n’avoir aucun rapport avec l’actualité. Sylvie est désormais invitée pour le plaisir, à la manière d’une « guest-star » dont la présence apporte forcément ce supplément d’originalité qui fait la différence.
Sylvie sur les plateaux de télévision, à la « une » des journaux n’a rien à « vendre » au sens strict de ce terme de métier: pas de promotion d’un nouveau titre, pas de lancement d’une nouvelle revue, pas de « scoop » sur sa vie privée. En un mot, aucun évènement pour justifier ce raz-de-marée des médias.
Ce phénomène qui échappe à toute explication rationnelle, classe d’emblée Sylvie dans la catégorie des stars.
« Ce genre de personnage n’est pas tout à fait conforme aux vertus gauloises : Sylvie, pour devenir vedette à 100% tricolore, devrait enregistrer beaucoup de titres à l’eau de rose pour contenter le métier, sans oublier d’exposer son fils David à la presse, ses relations actuelles avec Johnny, ses éventuels échanges de cartes de voeux avec N. Baye, ou encore échanger ses opinions sur les équipes de football ou de rugby. Or, Sylvie refuse ces arrangements en préférant jouer franc jeu : elle enregistre son « sound » à Los Angeles, elle importe ses chorégraphies parce que l’art ne doit pas être chauvin mais cosmopolite, elle affiche sur le plan de sa vie privée une sérénité élégante et une certaine philosophie et – comble de l’insolence – elle préfère se remettre en cause à chaque nouveau spectacle, sans redouter un seul instant les conséquences financières que son attitude novatrice pourrait déclencher. »
Le projet de Sylvie pour 84/85 n’a pas varié d’un pouce : elle gravit lentement mais sûrement les marches d’un gigantesque escalier en haut desquelles on aperçoit – dans l’ombre – les deux silhouettes de M. Dietrich et B. Streisand. On a beau lui crier « casse-cou », Sylvie fait partie de celles qui ne renoncent jamais quoi qu’il arrive.
Si le destin doit enlever un jour l’un de ces habits de lumière qui font briller les « stars », Sylvie saura être son premier juge : incapable de survivre à la médiocrité, elle changera – dans ce cas – de planète, en choisissant à la fois l’exil et l’anonymat.
Est-il meilleur combat que celui qu’elle livre sur son terrain de prédilection »? « Sylvie seule contre tous »
Henri Chapier dans « Ciné-Revue » en 1985

Pendant plus de deux heures, Mme Vartan avec beaucoup d’émotion et un cœur qui bat très fort, nous a donné un spectacle éblouissant.
« J’attendais vraiment ce moment avec impatience. J’ai voulu que cela soit très chaud et rock, et que cela rappelle à chacun de bons souvenirs ». dit Sylvie sur une scène très industrielle, avec de gigantesques ventilateurs, comme dans un clip de Michael Jackson !
Elle n’a pas manqué, restant toujours ultra mode, de faire un numéro de rap étourdissant, reprenant sa légendaire chanson « Comme un garçon ».
Yves Berton (Le Parisien 25 janvier 1991)
Sylvie VARTAN : kitsch
Au départ tout est en place pour entrer dans le spectacle au quart de tour. Bons musiciens, bons danseurs, bonne mise en place d’un décor sobre (passerelle centrale, grand escalier côté jardin) permettent des jeux d’angle multiples sous les spots tout couleurs du grand manitou J.R (alias Rouveyrollis) avec une miss Vartan plus en voix que jamais.
A l’arrivée, on se demande pourquoi tout ça ne fonctionne pas comme on le souhaiterait. Sylvie aussi apparemment. Mis à part le final où elle nous livre le meilleur, elle ne nous semble pas follement heureuse. Et c’est bien ce qui nous chagrine. Car la Vartan, ses tubes soixante, son index pointé, ses pantalons « pattes d’eph », ses vestes à brandebourgs et ses robes yé-yé, ce n’est pas rien quand même.
Et il suffirait d’un petit chouia d’humour, de recul amusé et de chaleur pour que le bon vieux répertoire (« Comme un garçon », Tape-Tape », Quand tu es là ») que la moitié de la salle à vue de nez a vécu dans le texte, explose par grandes rasades de kitsch joyeux bien envoyé.
Dommage. Dommage que tout ça soit pris trop au sérieux dans le même registre que les titres de son dernier album, et que ses petites confiseries 60 (avec ou sans danseurs sexy) sonnent vraiment trop au premier degré.
A sa décharge, le second soir est toujours le pire. A son actif : de très beaux moments où, drapée de noir, voiles soufflés par un vent capricieux, Sylvie entonne « Imagine » (de Lennon) « C’est fatal », « Aimer », avec une superbe présence et de magnifiques intonations fauves à nous faire enrager encore plus que tout ne soit pas aussi parfaitement réussi.
Monique Prevot (France-Soir 29 janvier 1991)
Vartan, la tornade solaire
Sur l’affiche intitulée « Je vous salue Paris », la comète capillaire qui n’en finit pas de se dérouler en un dionysiaque fendu enchaîné appartient à Sylvie Vartan.
Pour son retour sur scène au Palais des Sports « La plus belle pour aller danser » a misé sur son atout séduction numéro un : la chevelure. Et il faut reconnaître que la lionne a de la gueule. A l’aube de la cinquantaine, l’ex épouse de Jojo possède une énergie, un maintien et des jambes à faire pâlir Chantal Goya. Lors de son fameux come-back à Sofia, la petite Bulgare se livra à une métamorphose périlleuse. Elle endossa la robe à galons verts dans laquelle elle fit la première des Beatles à ses débuts, à l’Olympia. Une perruque courte mimait sa coiffure de l’époque. La silhouette juvénile qui jaillit alors de cet exercice de style n’avait pas pris une ride. Les Bulgares médusés assistaient à de drôles de retrouvailles. « La Maritza » n’en menait pas large. Elle put se livrer à cette émotion dont on lui faisait le grief d’être chiche, à Paris. C’est qu’elle s’est toujours tue, et dignement Sylvie. Muette sur les frasques d’un mari idole des jeunes, sur les capacités du « roi David » qui s’avère doué, sur les séquelles psychologiques que lui valurent quelques accidents de voiture. Des coups du sort, elle se refusait à faire commerce. Elle bossait la danse, la voix, le chant, le look, en pro peu ostentatoire. Cette passion de la maîtrise lui confère une sorte d’éternelle jouvence.
Ecoutez là swinguer sur de vœux rocks ou reprendre ses tubes (« Locomotion », « Deux minutes trente cinq »…) cette petite Mère Courage vaut le détour.
Elizabeth Gouslan (L’Evènement du Jeudi du 17 au 23 janvier 1991)
« Votre retour au Palais des Sports est bien l’une des seules bonnes nouvelles de cette année qui commence franchement mal… Pour moi, tout me paraît aujourd’hui si glauque que je me raccroche aux rares images de la générosité et du désir de vivre »
Frédéric Mitterrand (Elle, février 1991)
« Sur scène, Sylvie bouge et danse comme jamais, elle est belle, belle, belle, dans des tenues superbement choisies : en pantalon, en minijupe ou en robe longue, elle est toujours sexy en diable. Incontestablement elle sera toujours la plus belle pour aller danser, tout simplement parce qu’elle est la plus forte.
Jacques Leblanc (Jukebox Magazine, mars 1991)
PALAIS DES SPORTS 1991
Cette rentrée 1990/91 nous aura permis de revoir sur scène Johnny Hallyday, Dick Rivers, Eddy Mitchell et Sylvie Vartan. Incontestablement, cette dernière enterre ses trois compagnons par la vivacité de son show et le choix de son répertoire. A l’inverse de Johnny (de plus en plus hard ou slow), de Dick Rivers (tout en anglais avec un faire-valoir) ou d’Eddy (OK pour les vieux films de série B mais ne me parlez pas de mes Chaussettes), Sylvie assume totalement son passé avec un son actuel. Elle chante merveilleusement bien et son spectacle est remarquablement réglé : même les chorégraphies sont bienvenues, elles arrivent à bon escient et n’encombrent pas le spectacle systématiquement. La sélection des chansons est parfaite et puisée avec bonheur tout au long de sa carrière, années soixante. Elle est rock, rhytm’n’blues et slow. Energique, dynamique et tendre. De « Par amour par pitié » à « Aimer », elle sait nous faire vibrer avec intensité. Les morceaux plus récents comme « Il pleut sur London », « C’est fatal » ou sa nouvelle version de « Quand tu es là » orchestrée par Etienne Daho, s’inscrivent avec pertinence et harmonie entre les plus anciens. Son hommage à la Bulgarie est chargé d’émotion avec le chant traditionnel « Moya Goro », « La Maritza », « Mon père » , et le clin d’œil plein d’humour au « Soleil et la lune » de Charles Trénet. Tout cela sans entamer la bonne humeur du show. De la nostalgie oui, mais pas de misérabilisme. Pour les slows, Sylvie interprète encore « L’heure la plus douce de ma vie », « Les enfants s’en vont », « Mister John B », « En écoutant la pluie », et en mémoire à John Lennon, « Imagine » entre autres. Le reste du temps, le rythme domine avec « Face au soleil », une renversante version de « Donne moi ton amour », « Tape-Tape », « Comme un garçon », « Ne t’en vas pas », (l’un des plus vieux titres interprétés avec « En écoutant la pluie » de 1963), « 2,35 de bonheur » (sans Carlos qui lui est dans la salle avec David et Estelle Hallyday et Eddie Vartan notamment.) « L’amour c’est comme une cigarette », « Loup »… jusqu’au final de « Te voici » sans oublier « La plus belle pour aller danser ». Un répertoire en béton au cours duquel la séquence Tamla-Motown est particulièrement réussie avec « Moi je danse », « Garde moi dans ta poche », Je n’ai pas pu résister » et « Dancing in the street » (cf Four Tops, Supremes, Martha & The Vandellas). Sur scène Sylvie est belle, belle, belle dans des tenues superbement choisies : en pantalon, en mini-jupe ou en robe longue, elle est toujours sexy en diable. Incontestablement elle sera toujours la plus belle pour aller danser, tout simplement parce qu’elle est la plus forte. Bravo Sylvie.
Jacques Leblanc (JukeBox Magazine mars 1991)

« Des milliers de fans dans le stade, mais ils semblent être seuls au monde. Elle pose maintenant sa main sur son torse. Il place la sienne sur son épaule. La mise en scène sensuelle, le jeu de regards électriques, les paroles romantiques : les anciens amoureux racontent au public une histoire qui l’émeut, le rend nostalgique, l’enchante… Et lui donne envie d’applaudir très fort. C’est l’ovation pour Sylvie Vartan à chaque couplet.
Vient d’ailleurs le suivant, a cappella, toujours : « Si mon cœur ne peut être / Pour toi le premier / J’attendrai afin d’être / Dans ta vie la dernière / Je serai dans ton avenir / Loin des souvenirs / Pour te faire oublier / Tes tendres années ».
Leurs corps se rapprochent un peu plus encore, leurs bouches ne sont plus qu’à quelques centimètres – seule la tête du micro les sépare -, mais Sylvie Vartan, concentrée dans sa prestation, ne s’arrête pas de donner de la voix. Un caméraman zoome sur le regard bleu perçant de Johnny, et profondément ancré dans celui de son invitée. Il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire.
À la seconde où Sylvie Vartan prononce le dernier mot du dernier couplet, les anciens mariés se tombent dans les bras. Elle l’embrasse sur la joue, lui tente un baiser au coin de la bouche.
Sincère étreinte, ils ne sont plus dans leur rôle. Les sourires tendres ont remplacé les regards charnels.
Johnny n’aura pas entonné un seul mot de toute sa chanson. Comme s’il était subjugué, sidéré par ce mirage. C’est là la force de cette séquence, publiée en 2021 par Sylvie Vartan sur sa page officielle YouTube – et qui cumule plus de 2,6 millions de vues.
D’un « Merci », elle salue ce public qui l’aime tant, depuis l’époque où elle était encore inconnue et assurait les premiers parties du taulier.
Puis elle quitte la scène, comme si ce qui venait de se passait n’avait jamais existé, telle une parenthèse enchanteresse offerte aux spectateurs, en lâchant presque avec pudeur : « Happy birthday Johnny ! ». Lui prononce alors un seul mot : « Sylvie », pour réclamer de nouveaux applaudissements.
Avant de quitter la scène, elle lance un dernier baiser qui s’envole en direction du rockeur. Quel cadeau d’anniversaire… Surtout pour le public » (article sur le Parc des Princes de juin 1993, paru dans Marie-Claire en août 2022)

« Sylvie Vartan s’incarne en une image de fascination tout à fait saisissante qui regarde intensément tous ceux qu’elle happe, y compris le spectateur »,
Thierry Jousse (Les Cahiers du cinéma, 1994).
« Brisseau a simplement extirpé en Sylvie Vartan le trésor qu’il est bien le seul à avoir détecté : l’actrice, tout simplement sensationnelle. Et puisque la mariée est si belle, il aurait été malpoli de ne pas la doter d’un rôle magnifique ».
Gérard Lefort ( Libération, novembre 1994)

« Drôle de star que celle-là. Moins star que la Deneuve ou la Adjani, moins même que Barbara, ou Moreau, ou Huppert. Mais Vartan – ça se lit sur les cent cinquante muscles zygomatiques de toute la brasserie où nous déjeunons – est la star familière. Pas celle qu’on admire : celle qu’on aime. L’étoile qui vient de la Terre et non du Ciel. Peut-être parce que son histoire ressemble à celle de tout le monde ».
François Granon (Télérama, n° 2350 du 25 janvier 1995)
AU CASINO DE PARIS VARTAN FAIT MOUCHE
Elle a toutes les audaces. Elle chante Brel et Nougaro. Danse dans les bras d’un hidalgo. Fait monter le public sur scène pour chanter et se faire photographier avec elle… Sylvie a gagné sa bataille de la séduction.
Elle a du cran Sylvie Vartan. Elle en a toujours eu. Comme si les difficultés la stimulaient. Après un fiasco comme celui de son dernier Palais des Sports, d’autres s’en seraient sûrement retournées au sein du doux cocon de Los Angeles, où elle aurait pu vivre en toute quiétude auprès de son mari, le producteur Tony Scotti, bien loin de l’indifférence parisienne. Pas elle. Bien au contraire. Le public la boude ? Pas grave. Ça lui passera. Elle est habituée à ses sautes d’humeur. Elle passe aussi à autre chose. Elle se lance dans l’aventure cinématographique avec Jean-Claude Brisseau et son « Ange Noir ». Un rôle dérangeant de séductrice salué par tous. Elle remonte au front.
Son public, elle va le reconquérir. Et voilà qui est fait. Chaque soir, lorsqu’elle entre en scène au Casino de Paris, il se lève et l’applaudit, avant même qu’elle ne lui chante son indestructible « Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes». Et c’est gagné. Dans l’écrin-velours grenat de cette salle qui lui convient à merveille, elle enchaîne avec « Irrésistiblement », succès de ses folles et tendres années. « Vous aussi, vous êtes irrésistibles » lance Sylvie. Elle aussi est irrésistiblement belle dans son smoking noir à pattes d’éléphant. Avec ses boots, elle a tout de la torera. Moulée, sexy, provocante. Elle plante ses banderilles. Quelques larmes pleurées d’un violon tzigane, et la salle est à ses pieds. Alors elle aussi s’assied sur le bord de la scène, essoufflée, toute proche, le cœur en chamade…
« Ce soir je serai la plus belle » entonne Sylvie , comme en confidence. Et puis la voilà qui bondit « L’amour c’est comme une cigarette ». Un tonus d’enfer. Sylvie sait qu’elle a gagné. Elle s’amuse. Elle joue avec les lumières, ondule. Elle se love dans les bras d’un gigantesque fauteuil, glisse à terre toute séduction dehors…
Dans un paso doble torrible, dans les bras de celui qu’elle appelle son hidalgo, elle se laisse emporter dans un corps-à- corps sensuel qui fait monter la température de la salle.
Désormais, elle sait aussi offrir son corps – splendide – sans aucune gêne, sans jamais être vulgaire. Et les femmes, ses fans, n’en sont même pas jalouses. C’est aussi ça l’art de Sylvie. Etre consensuelle. Elle plaît autant aux hommes qu’aux femmes. Depuis que les caméras de Brisseau ont mis son corps à nu, elle s’est libérée d’une certaine pudeur qui, sur scène, semblait lui interdire le jeu de la séduction physique. « L’ange noir » a métamorphosé « l’ange blond » ! Et le cinéma lui a donné des envies de tirades nouvelles. Elle n’hésite pas à se lancer dans un duo à la Cyrano. Elle n’hésite pas non plus à chanter Brel (superbe interprétation de « La chanson des vieux amants ») et Nougaro dont elle a choisi, bien sûr, son « Cinéma » et « l’écran noir de ses nuits blanches ». Et tout le monde marche, court et monte sur scène pour danser et reprendre le célèbre « Comme un garçon ». Et quand elle chante en final son envoûtant « C’est fatal », fatalement on est sous le charme.
Christine Gauthey (France-Soir du 06/02/1995)
Casino Royale
Après de nombreux changements houleux de dates, le spectacle de Sylvie Vartan a bien eu lieu du 30 janvier 1995 au 19 février 1995, succès oblige. Vous l’avez vu dans les tops publiés dans ce même numéro de Platine, notre amie était N° 7 au top-albums avec son album éponyme. Comme quoi l’échec de l’Ange Noir (48.000 entrées en France au 31 janvier 1995), la rentrée discographique et scénographique de Sylvie est une totale réussite. Les chiffres d’affaires s’alignent sur l’image, il était temps !
Janvier 1991, la France se voit embarquée en pleine guerre du Golfe ; affolés par les hypothétiques répercussions de cette guerre, les Français se terrent chez eux. Coup dur pour Sylvie Vartan alors à l’affiche du Palais des Sports, dix ans après son formidable show de 1981. « Je reviendrai », promet-elle le soir de la dernière !
Promesse faite, promesse tenue. Sylvie Vartan se produit trois semaines durant, et à guichets (quasiment) fermés au Casino de Paris. Le tout pour un spectacle sobre, le plus épuré de tous ceux qu’elle a présentés jusqu’ici. Il faut signaler cependant que ses derniers spectacles avaient contribué à faire d’elle une des plus grandes show-women de réputation internationale… y compris à Las Vegas comme Diana Ross ou Cher.
Pour cette rentrée 95 à Paris, ce sera un récital. Pari risqué, pari gonflé, pari gagné ! Sylvie a toujours eu ce cran qui fait qu’elle possède un petit quelque chose en plus. Les arrangements musicaux de ce tour sont signés Philippe Delettrez, et les titres les plus connus vivent pour l’occasion une nouvelle jeunesse. Constatons également le bonheur partagé par la salle qui lui renvoie, comme un miroir, son plaisir d’être toujours la plus belle pour aller… chanter.
Cette scène du Casino de Paris lui sied comme une deuxième peau. Elle arpente, ondule et danse totalement libérée de cette contrainte qu’elle avait pu connaître dans le passé. Et qui était due aux chorégraphies élaborées de ses précédents spectacles. En cadeau, une nouvelle chanson de Philippe Delettrez et Philippe Labro « Te quitter comme ça » aux accents rauques qui rappellent la Sylvie rock du début des Seventies.
Comme c’est un récital, autant se faire plaisir – et elle se fait plaisir – « La chanson des vieux amants » de Brel et « Le cinéma » de Nougaro rappellent que désormais, sa carrière se joue en deux tableaux, au cinéma et en chansons. La salle entière debout la salue comme il se doit, comme une chanteuse populaire, n’en déplaise à certains… mais de ceux-là, Sylvie s’en fiche, elle continue sa vie d’artiste. Il faut dire qu’elle la chante si bien.
Magazine PLATINE (Patrick Robert Galera)

La maturité artistique de Sylvie Vartan.
D’abord quelques images pour l’émotion, un extrait d’un film en noir et blanc de Michel Boisrond où l’on voit Bruno Coquatrix accompagner Sylvie et ses 18 printemps sur la scène de l’Olympia. Ses premiers pas. Les premières larmes aussi pour Paulette Coquatrix, assise au premier rang, qui n’imaginait pas que ses retrouvailles avec la môme Vartan débuteraient par un tel hommage. Derrière elle, Laeticia et Johnny aussi le cœur serré. Sur l’écran, c’est désormais l’idole des jeunes qui réveille nos « souvenirs souvenirs » avec un couplet de « Retiens la nuit ». Cet Olympia 1996 commence très fort, d’autant qu’à l’ouverture du rideau rouge, en robe pêche joliment décolletée, ourlée de perles transparentes, l’artiste attaque par un tube légendaire et prometteur « ce soir, je serai la plus belle pour aller danser ». Belle, elle le sera effectivement tout au long de la soirée. En smoking noir ou en ensemble blanc, comme mini robe mythique à étoiles multicolores (celle créée par Saint-Laurent en 1970) qui virevolte suffisamment haut pour déclencher le choc des deux dessous chic. Mais plus que les galbes de l’éternelle jeune femme ou même l’entrain de son danseur et de ses choristes affriolantes, c’est la maturité artistique de la femme qui épate. Alternant outre un medley des années 60 mis en scène par Jean-Loup Dabadie, les tubes dont on réalise soudain l’incroyable Quantité (l’amour, c’est comme cigarette, comme un garçon, par amour, par pitié, si je chante, qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ?, etc.) avec la cuvee splendide Cocciante-Murat, Plamondon-Simon de son nouvel album Sylvie Vartan, ne se contente plus d’égayer, elle saisit.
Le Parisien

Sylvie Vartan, plus forte que la nostalgie
Le temps qui court nous l’a rendu encore plus belle. Sylvie Vartan passera sans problème le siècle. De concert français en galas internationaux, l’idole féminine des sixties semble rajeunir à chaque sortie.
Quelle pêche à nouveau samedi soir sur la scène du hall Maries. Dans une blancheur immaculée, elle s’est d’abord offert au public albigeois (plus de 1000 personnes).
L’hommage souhaité à la chanson française a rapidement été tenu par celle qui se demande toujours Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ?. Trenet ou Bécaud : Sylvie aime, chante et respecte l’héritage à l’heure ou d’autres plus jeunes, le pillent. Les albigeois apprécient, eux qui n’hésitent jamais à emboîter le pas à la chanteuse.
Les yeux qui brillent
Plus musclée, la seconde partie du concert est soudain rompu d’un quart d’heure nostalgique assez fort. Souvenirs souvenirs que Sylvie interprète dans l’intimité assise sur l’avant-scène. Et puis Tous mes copains servi par une superbe projection ou défilé la grande famille, de Françoise Hardy à Dutronc, en passant par France Gall, Sheila, Claude François (ovationné), Sardou et bien sûr Johnny Hallyday ! Beaucoup d’émotion dans la salle, d’yeux qui brillent aussi jusqu’au moment où Sylvie nous prouve une fois de plus qu’elle reste bien la plus belle pour aller danser.
« Mes robes de petite fille au parfum de vanille », dit-elle dans son dernier titre, « les robes ». Dieu, que ce parfum était rafraîchissant samedi soir au parc, expo lors d’une parenthèse unique de deux heures donnée par une grande dame de la chanson française.
La Dépêche le 22 novembre 1999
Le meilleur de Vartan
Quelle mouche a piqué Sylvie Vartan ? A l’aube du troisième millénaire, elle a tout bonnement décidé de revenir en arrière, de marcher à contre courant, de jeter un regard sur cent ans de chanson française, et de nous remettre en mémoire ses copains les yéyés. Eh bien, autant vous le dire tout de suite, son nouveau spectacle est carrément éblouissant. Sylvie était sexy, glamour, pulpeuse, épanouie comme un beau fruit mûr. Le public était ravi, elle, on le voyait bien, s’amusait beaucoup.
D’abord elle apparaît en long fourreau blanc, coiffée comme une star des sixties. Mae West, Marilyn peut-être, lui ont servi de modèle. Rien à dire. On est vampés. Rien ne manque à ce joli spectacle. Ni les danseurs qui évoquent les films de Fred Astaire et Ginger Rogers, ni les choristes, au look plus actuel, ni les décors soignés, ni les strass, ni les paillettes. Sylvie a chanté en première partie quelques extraits de chansons que tout le monde a gardées dans un coin de sa mémoire. Il suffisait d’appuyer sur le bouton pour que les airs et les images défilent. Mistinguett, « La vie en rose », « Vezoul » de Brel, « Les amoureux des bancs publics » de Brassens, le tout pimenté de ses tubes, les derniers et les anciens, inusables comme « La Maritza », « La plus belle pour aller danser », « Sensible » etc… Super. Sylvie danse, chante, sur le mode rock, swing, ou sur le ton de la confidence. L’œil se promène du kitsch au roman, l’oreille traîne de Boris Vian à Bécaud. De temps en temps, un écran déroule des images du siècle où Lady Diana côtoie Johnny, où Mermoz part à la rencontre des Beatles, sur son coucou homérique. Clo-Clo, Julien (Clerc) tout jeunot, Michel Berger rêveur, Gainsbarre mal à l’aise se télescopent. Whaou ! Sylvie, en robe charleston, en costume pantalon bleu nuit, en lurex où la lumière s’accroche, puis en robe d’organza bleue pâle à volants virevoltante, est tout simplement belle. Un vrai plaisir. La salle brille de petites lampes de toutes les couleurs. On dirait une vitrine de Noël. Charmant.
Annie Hennequin (La Dépêche du Midi 19 novembre 1999)
Sylvie mène la revue
Sur écran géant qui descend devant le rideau encore fermé, c’est d’abord Mistinguett qui est la plus belle pour aller chanter. Images rétro chaleureuses choisies par Sylvie. Hommage d’une de ses plus dignes dauphines à la reine du music-hall. Prologue aussi d’une première partie de récital que Melle Vartan et ses belles gambettes vont enflammer d’entrée et consacrer aux plus beaux refrains du siècle. Les siens et « Les Blondes », Cigarette », « Sensible » bien sûr, mais aussi ceux d’Aznavour, Bécaud, Brel, Chevalier, Lamarque, Montand et, évidemment, Piaf ou Joséphine Baker.
En robe longue blanche avec drapés et plumes, ou courte, avec franges, broderie et dominante fuchsia entourée de ses somptueuses choristes sous transparences troublantes, de danseurs et d’une dizaine de musiciens, Sylvie mène la revue avec maestria. La foule ne s’y trompe pas, debout depuis la première ritournelle, reprenant ses couplets à l’unisson, scandant son prénom après chacun de ses mille et un pas de danse. Entracte.
Après la pause, on change de ton mais on reste en Jean-Paul Gauthier. L’ensemble-tailleur pantalon bleu dur paillette annonce le « bon vieux temps du rock’n’roll » et le mythique « Souvenirs-Souvenirs » de son compagnon de légende Johnny dans une version particulièrement émouvante.
L’émotion demeurera d’ailleurs le moteur du dernier volet du spectacle avec « Mon père » et « Ce n’est qu’un au revoir ». Elle les interprète vêtue d’or cuivré et de plumes dorées. Sylvie est ainsi revenue pour mieux graver son empreinte dans notre patrimoine.
Alain Morel (Le Parisien)

« Sirène si reine sur scène qu’elle s’y révèle impériale: comment ne saluer cette maîtrise du show, cette aisance dans le passage d’une chanson/déchirure à un twist à vous déraciner les chênes (hi-fi), s’offrant au passage une chorégraphie glamour pour une version du légendaire «Bette Davis Eyes » ? Sur écran géant, défilent photos et extraits de films qui ressuscitent les heures et les ors d’une carrière phénoménale: celle d’une femme de cœur et de tête qui (songeons à «L’Ange noir ») eût fait une actrice en platine pour Hitchcock et qui (avec «Jodelle ») inspira au Belge Guy Peellaert la première bande dessinée pop artiste. Du feu sous la glace, a-t-on pu dire de la Vartan comme on l’a dit parfois de la grande Catherine: Deneuve. Samedi, c’est de mille étoiles qu’elle rayonnait, la lionne, pour un Cirque qu’elle fit tanguer, puis chavirer de bonheur. Quant à nous, sirotant du mélanco, comment n’eûmes pu nous souvenir qu’il y a quarante et un ans – mars 63 – nous venions l’acclamer lors de son premier concert à Bruxelles, à «L’Ancienne Belgique » ? Sylvie, vivant défi au temps » (article paru dans La Libre Belgique après un concert à Bruxelles en 2004).
« En 2004, Sylvie Vartan a livré un nouvel album de chansons sobrement intitulé « Sylvie », un livre autobiographique « Entre l’ombre et la lumière » et donné une série de concerts très remarqués, en octobre, au palais des congrès, à Paris. Un spectacle aujourd’hui disponible en DVD où la star, dont on connait le goût pour la mode et la haute couture, se présente sur scène en lamé rouge et noir. Après une carrière internationale longue de quarante ans, la chanteuse dispose d’un réservoir de fans inépuisable et le public, très familial, lui fait un accueil triomphal. Le fait est là : peu d’artistes sont capables, comme Sylvie Vartan, de remplir plusieurs soirs de suite une salle de cette envergure. A ses côtés, une quinzaine de danseurs, de choristes et de musiciens l’accompagnent pour un programme riche en souvenirs : Da dou ron ron, L’amour comme une cigarette, Twiste et chante et bien sûr, La Maritza, très belle mélodie qui évoque la Bulgarie natale d’une vraie chanteuse populaire française. En tout, une trentaine de titres pour un show mêlant succès d’hier et chansons récentes dans une époustouflante débauche de couleurs, de lumières, de sons et d’images, que l’on peut aujourd’hui apprécier chez soi. Avec en « Bonus », l’artiste ouvrant pour nous son albums de photos, de la jeune fille en fleurs des années yéyé à la star d’aujourd’hui : « Ma plus belle année est à venir ! » dit elle (critique du DVD du Palais des Congrès par Maxime Lubliner dans Le Pèlerin n°6388 du 5/05/2005).

Critiques recueillies par l’album « Soleil Bleu »

« Toujours la plus belle pour aller chanter : Fille du rock dans la bande de Salut les copains en France dans les années 1960 ; première, dès 1970, à présenter des spectacles avec chorégraphies et mises en scène bien avant que Madonna ou d’autres n’aient même l’idée d’exister ; parrainée dans les années 1980 par Frank Sinatra ou Gene Kelly pour une carrière aux Etats-Unis dans les salles fétiches de la grande chanson américaine ; célébrée en 1994 pour son rôle dans L’ Ange noir, de Jean-Claude Brisseau – en « une » des Cahiers du cinéma ; et toujours chanteuse active dans les années 2000… autant d’éléments d’un parcours quasiment sans interruption pour Sylvie Vartan, 67 ans depuis le 15 août, qu’un film de montage résumait en ouverture de son concert à la Salle Pleyel, à Paris, mercredi 23 novembre.
Dans le public, les fidèles depuis les débuts, lorsque la jeune fille, née à Iskretz, en Bulgarie, donnait la réplique à Frankie Jordan dans Panne d’essence en 1961 côtoient des auteurs et compositeurs de ses succès (Jean Renard, Jean-Jacques Debout, Jacques Revaux…), le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, l’ambassadeur de Bulgarie et le ministre de la culture bulgare, des proches, des amis…
Sur scène, l’Orchestre symphonique de Sofia, au piano Gérard Daguerre, trois choristes, une petite formation électrique avec notamment le guitariste Claude Engel. Le tout filmé et enregistré pour de futurs témoignages (en CD le 16 décembre) de ce jubilé.
L’orchestre ne fait pas dans le »symphonisme » mais s’en tient, à raison, à des arrangements d’une variété bien tenue, insensible aux modes, aux airs du temps. La chanteuse, qui débute par La Plus Belle pour aller danser, a puisé dans des romances écrites pour elle, se fait l’interprète sensible et juste de Mon enfance, de Barbara, ou de Quand on a que l’amour, de Jacques Brel. Son passé yé-yé et rock (Un p’tit je ne sais quoi, Est-ce que tu le sais ?, Locomotion, Si je chante…) est visité avec humour, avec des esquisses de pas façon twist.
Parmi les beaux moments, une chanson bulgare, Moya Goro, Sous ordonnance des étoiles, une nouveauté avec la voix d’Arthur H, ou la touchante Mon père. Un parcours rétrospectif en une quarantaine de chansons qui a évité le piège de la soirée commémorative. A Pleyel, Sylvie Vartan aura été une présence simple et chaleureuse » (Sylvain Siclier dans Le Monde suite au concert donné Salle Pleyel le 23/11/2011)
« Nous étions en 1968 quand nos écrans de télé noir et blanc servaient de cadre à une jeune blonde qui chantait avec un léger et délicieux accent français. Auparavant, Sandie Shaw nous avait déjà ouvert à d’autres paysages musicaux . Mais si l’anglaise allait pieds nus, c’est parfaitement chaussée que Sylvie Vartan s’installa dans notre imaginaire. Talons ou bottes, féminine jusqu’au bout des ongles, masculine ou émancipée, androgyne, totalement insolite pour l’Italie des années 60. A cela il faut ajouter une musique alors considérée comme « moderne », un rock-twist qu’on appelait « yéyé ». Bien-sûr nous avions Mina, Nada, Cinquetti, Zanicchi, de grandes chanteuses mais encore prisonnières d’une Italie démocrate-chrétienne et bigote. L’apparition de la petite française qui dansait et chantait « Comme un garçon mes cheveux sont défaits, je porte le pull que tu portes aussi et une ceinture à mon pantalon » fut une déflagration (…) 1968-1969, deux années seulement et il y a si longtemps. Deux années où à 20h30 elle était la reine de nos samedis soir. Come un ragazzo, Due minute di felicita, Irresistibilmente, Buonasera buonasera, Una cigale canta ou Zum zum zum , une poignée de chansons à jamais gravées dans notre mémoire …
Laura Putti – La Republica – 20/02/2011

Critiques recueillies par l’album « Sylvie in Nashville »

« Sylvie VARTAN (que beaucoup attendaient au tournant de cet exercice…) incarne avec justesse Victoire CARLOTA, une vieille gloire du cinéma, cloitrée dans son silence comme dans son passé, apparement incapable de partager quelques émotions ou souvenirs. Et c’est précisément là où le choix de Sylvie pour ce personnage s’avère intéressant. VARTAN donne, par son interprétation volontaire et d’une grande sincérité, une vraie dimension à son personnage. C’est une vraie star qui est aussi une vraie femme, pudique, abimée par la vie mais aussi enthousiaste et naïve lorsque les sentiments s’en mêlent. De façon très pertinente, sur le plateau, Sylvie VARTAN ne se pose pas de questions et joue. Elle est Victoire. Tantôt drôle, tantôt détestable, tantôt émouvante. Bref, touchante. A moins que ce ne soit aussi Sylvie qui le soit. C’est ce qui fait toute la richesse de sa prestation. »
« La surprise vient de Sylvie Vartan qu’on attendait bien sûr au tournant. Eh bien elle ne se défend pas mal du tout. Moi qui ai à peu près son âge, je mesure pleinement le travail accompli, pour une première fois sur les planches avec une présence sur scène ininterrompue et un texte conséquent à retenir. Une belle performance. Elle se montre convaincante, jouant l’autodérision (…). Et se paie même le luxe d’un clin d’œil à sa célèbre moue boudeuse. » MonsieurThéâtre.com

« Le moment tant attendu est arrivé. La voix puissante de Johnny Hallyday retentit sous le ciel étoilé du Grand Rex. Ses photos, celles des tendres années, de l’époque de l’idole des jeunes défilent sur l’écran. En amoureux avec Sylvie à la mer, en famille avec David, sur scène, un brin d’herbe dans la bouche… Il est beau comme un dieu. Des ballons rouges en forme de coeur jaillissent de toutes les rangées. Dos au public, face à Johnny, Sylvie chante Tu as illuminé ma vie. Elle se rappelle du premier baiser, qu’elle a été la plus belle pour aller danser. Les «bravos» fusent quand Laura Smet à différents âges et Nathalie Baye apparaissent elles aussi sur l’écran géant. «Même si la vie nous a séparé plus tard, rien n’a pu altérer notre amour et respect l’un pour l’autre», dit Sylvie. Le duo où elle chante J’ai un problème avec un hologramme de Johnny n’est pas très réussi techniquement mais ce n’est pas grave. «Si tu n’es pas l’amour, tu y ressembles», reprend la salle. La version de Retiens la nuit sous les étoiles du Rex est une merveille de poésie. Quand arrive le medley rock avec Gabrielle, Vartan est littéralement habitée. La salle aussi. C’est à qui croisera le plus haut ses poignets sur Mourir d’amour enchainé. Quand elle entame Sang pour sang et L’hymne à l’amour s’en est trop pour Alexandra, l’épouse de David qui pleure à chaudes larmes entraînant avec elle Ilona, Darina, Emma et même Jacky Lombard. Une ultime déclaration d’amour, «Johnny, l’amour qu’on a eu l’un pour l’autre ne s’éteindra jamais», et Sylvie lance «Salut l’artiste!» C’est fini. Il y a certes eu des passages durs mais elle qui avait si peur de craquer a tenu bon. Plus tard, vers minuit trente au cocktail au second étage, elle arrive toute fraîche derrière ses lunettes fumées beiges. Pose avec Darina, Ilona et Emma dans un sofa rouge. Embrasse son amie Valérianne Giscard d’Estaing. Un photographe lui fait un baise-main. Ce soir était une leçon d’élégance. » (Léna Lutaud à propos du concert donné au Grand Rex le 17 mars 2018 dans Le Figaro)
Critiques recueillies par l’album « Avec Toi »
« Japonais, Italiens ou Américains, tous ont jadis succombé à ses salves de blondeur slave et de suavité rauque. Ses chorégraphies millimétrées continuent à pailleter le regard des papy-boomers. Adepte du déguisement, Vartan regrette de n’avoir pas été plus sollicitée par le cinéma. Après l’Ange noir de Brisseau, elle avait pourtant fait la couv des Cahiers du cinéma. Son staff surligne sa prévenance. Tony Scotti, son mari et producteur, n’en a-t-il pas assez de jouer les passe-plats ? Entre deux plâtrées de langoustines qui laisseront quelques traces, l’affable et chaleureux Américain nous confie qu’en réalité, le number one de la famille, c’est Muffin. Ce que le bichon confirme d’un sourire émaillé » (Nathalie Rouiller, Libération le 11/12/2018).

Critiques recueillies par l’album « Merci pour le regard »
« Sylvie Vartan présente au Théâtre Edouard-VII, à Paris, Le Récital, spectacle qui lui ressemble le moins et lui correspond le plus. Dispositif très sobre, ce lundi 11 octobre, dans cette salle à l’italienne de sept cents places. Le Récital accompagne – pour une tournée qui comprend notamment un concert à la Salle Pleyel, le 20 novembre –, son nouvel album en studio, Merci pour le regard (Columbia/Sony). Merci pour le regard se compose des premières chansons inédites depuis 2011, de la star internationale née en Bulgarie – cela se sait, elle a quelques compatriotes dans la précieuse salle. Le Récital ? Construction raffinée de ses chansons, sans souci de la chronologie. Deux heures vingt de confidences, de douceur et d’élégie pudique. Un triomphe. Vingt-six chansons dont les titres subtilement enchaînés feraient poème : Le bleu de la mer noire ; Je croyais ; Novembre à La Rochelle ; Par amour, par pitié ; Tout bas, tout bas ; Les vents contraires… On monte imperceptiblement vers les grands secrets : Le Dimanche ; Mon père ; Mon Enfance ; Je chante encore l’amour ; Merci pour le regard ; Je n’aime encore que toi… ; Les chemins de ma vie ; La Maritza… avant d’atteindre une interprétation bouleversante de Quand on n’a que l’amour (Brel) plus ce récitatif qui dit tout : Ma vie c’est moi qui l’ai choisie. Bouquets de fleurs et déclarations C’est si rare, une autobiographie aussi lavée de tout nombrilisme que portée par une sensualité sensationnelle. Tous les sentiments qu’elle traverse, elle les a vécus. Plusieurs standing ovations en cours de route, bouquets de fleurs et déclarations d’amour dans les rangs. Un grand moment d’émotion, de simplicité et d’intimité délicate. Allure, robe bleu nuit, mouvements aussi gracieux que maîtrisés, commentaires dictés par l’élégance et l’émotion palpable du public… Les lumières (Jacques Rouveyrollis assisté de Jessica Duclos) ne font pas tout. Les micros non plus. La voix est là, retenue ou capable d’éclats soudains, laissant poindre ses voix anciennes, rock ou de soie… des voix aimées. Les chansons ignorent la chronologie et le style. Elles n’ignorent pas la vie. La plupart ont été écrites par des auteurs qu’elle cite et remercie, toutes semblent venir d’elle – Mon enfance, par exemple (de Barbara). Sa voix, le timbre de sa voix n’ont que faire du narcissisme… Certes, elle vit ses chansons, les interprète, les habite, mais sa vie les dicte. Aimer (de Jean-Loup Dabadie, 1982) la résume en quatre-vingt-un verbes à l’infinitif : « Aimer, aimer, aimer/Marcher, courir, voler/Rêver, blondir, donner/Garder, serrer, trembler/Pleurer, chérir, aimer… » Rien d’un exercice de style qui tournerait autour de l’Oulipo, simple déclaration personnelle à deux voix. D’ailleurs, combien de fois Sylvie Vartan dit-elle, dans les chansons ou leurs présentations, « aimer », « amour », pendant ces deux heures vingt sans coupure ? Quatre-vingt-une fois ? Cent soixante-deux ? On ne va pas tout compter… Quand on aime, c’est connu… Elle entre en scène comme elle entre dans chaque chanson : lucidité intacte, lucidité et tourbillon, choix et abandon… Spectacle millimétré et présence sans rien céder sur la volonté. Star sans doute, mais artiste avant tout : mise en place au cordeau (le grand art des chanteuses de jazz), diction des étrangers si amoureux de la langue française (Aznavour), cet art de sculpter le phonème, d’alanguir la syllabe, de balancer les mots, mis à nu ce soir par le dispositif volontairement réduit. Mots sous le signe de l’amour Des mots futiles, des mots de tous les jours, des mots sous le signe de l’amour, une vie en musique sans la moindre plainte… Sa vie, comme Aznavour la sienne, c’est elle qui l’a choisie, seul moment où elle dit « moi » – les autres écrivent « je » à sa place. La plus belle pour aller danser, chanson qu’elle doit à Aznavour (1964) et Georges Garvarentz, Arménien né en Grèce. Souvent, elle chante, les yeux fermés. De jardin à cour, un cello (« je voulais un violoncelle », dit Sylvie Vartan) – Benoît Dunoyer de Segonzac est aussi à la contrebasse – ; l’inoxydable Gérard Daguerre au piano (qui a accompagné Barbara, Depardieu), fidèle compagnon de route, metteur en ondes idéal ; Michaël Ohayon à la guitare ; et la choriste Isabelle Staron, à la très belle attitude. Comment sort-on d’un récital de deux heures vingt ? Comment a passé le temps, sans qu’on y pense jamais ? Aurait-on appris ? Oui et non : on a partagé… on s’est laissé embarquer… La vie d’une femme transmuée par une artiste, c’est une sacrée expérience. Une expérience sacrée. L’expérience de la communication – la communion, pour certains : « Les heures de ma vie, je les ai données sans jamais compter… », précise Sylvie Vartan. On le sait. » (Francis Marmande dans Le Monde, suite au concert donné au Théâtre Edouard 7 en octobre 2021)

« Sylvie Vartan a tiré sa révérence ce soir dans la salle bondée du palais des congrès. Un moment bouleversant, à la fois émouvant et joyeux, où l’artiste a salué son public pour une dernière fois après plus de 60 ans de carrière. Une place inégalée pour cette immense professionnelle de 80 ans, authentique et proche du public, depuis toujours. Toutes les générations étaient présentes dans la salle, des tubes, des flash-back, retracent son immense carrière. Les photos de ses albums personnels, Johnny, évidemment, les Beatles, sa famille, la Bulgarie, de son enfance, les années yéyé, sa famille, David, le fils et l’artiste à ses côtés. C’est notre vie aussi que l’on voyait défiler dans ses refrains, dans ses silences et dans ses pas de danse. Sylvie s’amuse, vit chaque instant comme si c’était la première fois, et nous restons sans voix, admiratifs, respectueux. Elle nous salue pour une dernière fois. « La dernière reine», a lancé quelqu’un dans la salle, « On t’aime tellement Sylvie », surenchérit un autre, à mes côtés, mon ami, Roland Perez est en larmes, mes yeux sont embués aussi lorsqu’elle chante Nicolas. Je la revois dans la petite lucarne du téléviseur, avec Carlos, Joe Dassin, Claude et Nana, et je repense à mes parents qui achetaient ses 45-tours comme de précieux trophées. « Ma vie c’est moi qui l’ai choisie », dit-elle tout de blanc vêtue sur un fond rouge énigmatique, mais sa vie est aussi un peu la nôtre. Alors la voir partir avec tant d’élégance nous serre le cœur. Laurent Voulzy arrive sur scène pour lui chanter une petite balade de gratitude avec le public. « Les grands savent partir » me disait un jour, un ancien producteur de spectacle, l’expression ultime de leur liberté intrinsèque. J’ai la chanson Michel Delpech en tête sur la dernière standing ovation, j’ai fêté des adieux de Sylvie Vartan. Ça y est, j’ai grandi. Sylvie est partie. Mais elle laisse en nous sa lumière ». (Nikos Aliagas, animateur et photographe, sur son compte Instagram, le 27 janvier 2025).
« Imaginez chaque vie humaine, comme un éphémère, très de lumière, fonçant vers le soleil, le micro temps d’une poussière d’étoile. Lancer à toute berzingue–sans espoir de retour,–sur cette autoroute, stellaire de la vie, certains avancent, timidement, d’autres, à fond, entrent inévitablement en collision, avec ce qui les entoure. Il y a les téméraires, ceux qui ne démarrent pas, ceux qui calent en route, ceux qui refusent de briller ou ceux qui n’y arrivent pas. Et puis il y a les stars, puissantes, ardentes, dont l’exemple éclaire le chemin plus sûrement que n’importe quelle incandescence. Lumineuse blondeur, voix singulière, destin plus grand que la vie, Sylvie Vartan est de ce feu là. Hier, c’était sa « dernière ». Paris est à ses pieds. Voile, rideau, son image, bras tendu, quelques mots. « Je tire ma révérence ». Scène large, pas de décor, bande, XXL et sept danseurs qui ouvrent le bal. La voilà! Salle debout, première d’une longue série de standing ovations. Un homme court déposer un bouquet. Ce sera le ballet pendant toute la soirée. Je pense à la chanson de Lama, « la chanteuse a 20 ans ». Le show est une série de tableaux entrecoupés de films, Sylvie et Johnny, deux prénoms scellés pour la vie, et l’histoire, Sylvie et les Beatles, avec qui elle partage l’affiche de l’Olympia en 64, Sylvie et le Japon, Sylvie et l’Amérique… « Cette vie c’est moi qui l’ai choisie ». Au milieu, les tubes d’une France dans laquelle j’ai grandi. Les adaptations américaines des années yéyé, les Carpentier, les variétés, celle de Guy Lux et de Michel Drucker, regardées en pyjama dans le canapé à motif marron du salon, à Prignac. Sylvie et la Bulgarie. Poignantes images d’un retour au pays, en famille. La Mariza chanson symbole, et ses « la la la la la la la » repris par une salle en larmes. Sylvie Vartan, c’est le conte populaire d’une famille d’immigrés que la France a accueillie, fait grandir et choyé, une star, une icône et plus encore. Pour moi, Sylvie c’est la maman d’un garçon de ma génération, une dame qui aurait l’âge de la mienne, qui, elle, a depuis longtemps, rejoint les étoiles ». (Eric Jean-Jean, journaliste, sur son compte Instagram, le 26 janvier 2025).
Ce dimanche à Paris, dans un Palais des congrès, plein à craquer, la plus belle pour aller danser, a tiré sa révérence avec une élégance et une classe folle.
La semaine dernière, elle nous confiait appréhender ce dernier concert parisien. En annonçant ses adieux, Sylvie Vartan s’était lancée dans le projet de sa vie : comment partir en majesté, sans remord, ni regret ? C’est Tony Scotti, son époux, qui a imaginé et conçu ce spectacle intitulé « Je tire ma révérence », créé au forceps au Palais des sports en novembre 2024. Mais Sylvie tenait, pour la toute dernière, à retrouver cette scène du Palais des congrès, où elle a chanté plus de 70 fois dans sa carrière, y créant les shows qui ont maintenu sa popularité dans les années 70 et 80. Ce dimanche 26 janvier 2025, 4000 personnes l’attendent avec ferveur. Et maintenant, Mesdames et Messieurs, « La plus belle pour danser, Sylvie Vartan», annonce le speaker dans un lancement suranné. La voilà, en costume noir, entourée de sept danseurs et 14 musiciens, qui attaque « Donne-moi ton amour », adaptation de « Gimme some lovin’ » du Spencer Davis group, lui permettant de donner le ton : Sylvie est prête à en découdre, car aujourd’hui est un jour historique. Direction ensuite le locomotion, l’un de ses premiers tubes, interprété avec une vigueur rafraîchissante. Cette soirée a un goût particulier pour moi, lance-t-elle aux parisiens qui l’acclament. Je ne sais pas comment elle se finira, je n’ai jamais voulu imaginer la fin du voyage. Mais voilà, nous y sommes. Alors une dernière fois, je vais vous raconter ma vie ».
Sur l’écran, défilent des images d’elle et de Johnny, de leurs débuts ensemble à leur dernière prestation commune. Sans oublier leur mariage, les tournées, la naissance de David…
Quand Sylvie réapparaît dans une sobre tenue blanche, réhaussée d’un simple blouson en jean, c’est pour mieux chanter « Que je t’aime », qu’elle adresse évidemment à son premier amour. David arrive ensuite, le regard protecteur envers sa mère, qui explique avoir voulu « reprendre une chanson qui résume bien Johnny. Dans l’idole des jeunes, il disait déjà que la gloire est éphémère. Mère et fils font vibrer la corde sensible des Hallyay-philes avec un plaisir évident. Débarrassée de son trac, Sylvie se lance ensuite dans un « Irrésistiblement » irrésistible, qu’il faut aussi entendre comme un cri d’amour pour Johnny…
« Sylvie est la reine d’un show à sa hauteur »
Alors que les Beatles apparaissent sur l’écran, pour mieux rappeler qu’elle partage pendant trois semaines, l’affiche avec les Fab Four en 1964, elle s’amuse ensuite à reprendre « Get Back » : « que je chante depuis très longtemps, seule chez moi ». Mais le public attend les tubes, et Sylvie ne se fait pas prier. Pendant 20 minutes, elle enchaîne un Medley de ses chansons phare des années 60, « Celles qui ont marqué vos vies ». Elle le fait avec une passion intacte, retrouvant la candeur de ses débuts, avec la force de l’expérience, faisant lever la salle au moment de « Par amour par pitié », qui lui vaut la plus belle des ovations. Cette première heure a permis de lever les doutes après les concerts mezzo voce de novembre : cette fois-ci, elle est la reine d’un show à sa hauteur. La suite s’annonce flamboyante. À 18h, elle réapparait en robe longue, rejouant les chorégraphies les plus inventives des seventies. La voilà, qui s’abandonne dans les bras de ses danseurs, micro à la main, pour une drôle de fin exceptionnelle. Paris n’a d’yeux que pour Sylvie à cet instant, qui rougit de plaisir. Après un clin d’œil au cinéma, via b
« Baby Capone » et « ça va mal » chipé à ABBA, elle attaque la dernière partie du spectacle, un retour en Bulgarie. Nous revoilà avec elle à Sofia en 1990, où elle chantera après la chute du Mur de Berlin, au milieu de quelques sourires et de beaucoup de larmes, et c’est tout de noir vêtue, accompagnée au piano, par Alain Lanty, qu’elle revient majestueuse, délivrant un « Mon père » d’anthologie. La voix brisée par l’émotion, Sylvie , chante cet hommage poignant au premier homme de sa vie, celui qui lui fit prendre un train un jour de 1952 pour découvrir Paris et la liberté…
« On continue ! »
Libre, Sylvie l’aura été durant toute sa folle carrière, qui lui permet de réinventer la Mariza, sublimée cette fois par des arrangements acoustiques. Après « La plus belle pour aller danser », Sylvie prend la parole : « , le show devrait se terminer sur cette chanson. Mais je n’ai pas envie de partir. Alors, on continue ! » le public, sentant le final approcher, rugit sur ses plus grands tubes : « Petit Rainbow », « Bye bye Leroy Brown », « Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes ? », ou encore « L’amour c’est comme une cigarette » qu’elle envoie tambour battant. Avant de s’éclipser pour revêtir une magnifique robe blanche d’adieu.
Micro en main, ceci prend de longues minutes pour expliquer les sentiments qui la traversent. « Le temps a passé si vite, mes amis, explique-t-elle. C’est le cœur tremblant que je suis là ce soir. Votre présence m’a toujours guérie de tout, vous m’avez toujours donné l’énergie d’aller de l’avant. Ma vie, grâce à vous, a été prodigieuse ! Quel bonheur d’avoir vécu tout cela. Je ne vous oublierai jamais. »
Le groupe reprend l’air de« My Way, devenu pour Sylvie « Ma vie, c’est moi qui l’ai choisie ». Il est 19 h 24, Sylvie ouvre les bras vers le ciel et salue, une dernière fois. Enfin presque car Tony Scotti lui avait préparé une jolie surprise, demandant à Laurent Voulzy, une chanson inédite pour l’occasion . Le voilà qui arrive une guitare à la main, s’ approchant du micro pour chanter « Si tu savais Sylvie, très vite rejointe par la famille de l’héroïne du soir : ses enfants, ses petits-enfants et son mari. Darina tend une rose à sa mère et l’étreint longuement, tout comme Cameron, sous le regard attendri de David, son père. Le rideau tombe au milieu des larmes et des sourires. Sylvie l’ouvre une dernière fois ; elle n’a plus de mots pour dire son émotion. Alors elle regarde la foule, rose à la main, lève le poing, « Vous êtes dans mon cœur pour toujours ».
À 80 ans Sylvie montre, avec une classe folle, que même les plus belles histoires d’amour ont une fin. Ces chansons, elle, resteront pour nous consoler. (Benjamin LOCOGE, Paris Match, le 27 janvier 2025)
